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Overwatch 2 Banniere vignette test

TEST Overwatch 2 : de l'or transformé en dollars

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Overwatch 2 : Blizzard livre enfin de la nouveauté pour Overwatch, avec un gameplay plus nerveux et un modèle économique désastreux.

Le retour des Héros

Mai 2016, Blizzard lançait Overwatch, une petite révolution dans le milieu du jeu vidéo. Le studio jusqu'ici connu pour ses jeux de stratégie sortait un FPS né du Projet Titan annulé, opposant des Héros aux capacités uniques et demandant une forte coopération pour gagner les matchs, orientés vers la prise d'objectif ou l'escorte de convoi. Un titre original avec un lore riche, le studio a fait perdurer la hype pendant quelques années avec des courts-métrages animés, de nouveaux Héros et des évènements réguliers... avant de tout arrêter pour se concentrer sur le développement d'Overwatch 2.

Novembre 2019, Blizzard dévoilait Overwatch 2. Le directeur du jeu, Jeff Kaplan (aujourd'hui remplacé par Aaron Keller) rassurait les fans du premier volet, il ne serait pas abandonné, il serait possible de jouer au multijoueur compétitif (PvP) tous ensembles, tandis que le contenu coopératif (PvE) serait réservé aux acheteurs de cette suite.

4 octobre 2022, Blizzard a lancé Overwatch 2 en free-to-play et en accès anticipé. Seul le mode PvP est disponible, tuant au passage Overwatch 1, au grand dam des fans. Pour cause, le modèle économique a bien changé, de même que le gameplay, avec des compositions en 5 contre 5. Après plus de 1 400 heures sur le premier volet, nous avons évidemment déjà passé un long moment sur cette suite, qui n'a rien de convaincant, oubliant tout ce qui faisait le charme d'Overwatch 1... Voici notre test. Soulignons que le lancement catastrophique du jeu n'intervient en aucun cas dans la note, les choses rentrant petit à petit dans l'ordre.

Visuellement parlant, il n'y a pas grand-chose de neuf dans Overwatch 2.

Overwatch 2 test ScreenShot 22 10 06 23 31 16 000 (5)« Accès anticipé ». Voilà un bien joli terme utilisé dans la communication de Blizzard (mais absent dans le jeu) pour sans doute justifier l'absence de grosses nouveautés dans Overwatch 2. Après deux ans d'attente (depuis l'arrivée d'Echo dans OW1), les fans ont droit à trois nouveaux personnages, un nouveau mode de jeu et quelques cartes inédites. Du contenu qui aurait très bien pu sortir petit à petit dans le premier opus depuis toutes ces années, d'autant que la refonte graphique est discrète. Le style légèrement cartoonesque est toujours le même, avec des modèles de personnages alternatifs plus fins et détaillés, d'anciennes cartes profitant de nouveaux éclairages selon le moment de la journée (comme Route 66 en pleine nuit) et d'une interface en partie... modifiée. Difficile de dire ici qu'il s'agit d'améliorations, avec par exemple la santé des alliés soignés en bas au centre de l'écran, avec une jauge circulaire pas très lisible au premier coup d'œil. De manière globale, l'ATH est plus lisse, plus épuré, il manque clairement de charme et n'a pas vraiment d'identité, mais outre le souci avec les Héros de type Soutien, il reste facilement lisible en plein combat.

D'ailleurs, un écran avec des statistiques est accessible en pleine partie, avec des données comme le ratio KDA (Kill, Deaths, Assists), pas bien clair pour les attaques Ultimes des coéquipiers et qui manque clairement de charme et de singularité, avec un côté froid et aseptisé, à l'instar de tous les menus du jeu : carrés, lisses, clairs et froids, avec des onglets dans tous les sens, il faut un moment pour s'y retrouver et l'ensemble n'a rien de chaleureux. Au premier coup d'œil, visuellement parlant, il n'y a pas grand-chose de neuf dans Overwatch 2, si ce n'est une interface morne et un éclairage un peu mieux utilisé. Cependant, un vrai effort a été fait du côté du sound design, avec d'abord un tas de nouvelles répliques entre les Héros, lâchées en début de partie au spawn ou pendant le match. De quoi renforcer le lore avec des clins d'œil, même si de nombreuses phrases sont encore uniquement en anglais. Et les armes ont elles aussi droit à du changement avec des sons plus réalistes et percutants, c'est assez déroutant, nous avons l'impression d'avoir affaire à de véritables armes à feu à la manière d'un Call of Duty, mais avec des fusils de science-fiction, ce n'était pas forcément nécessaire d'aller dans cette direction.

La nouveauté majeure de cette suite, c'est le changement dans les compositions d'équipes en Parties rapides et Compétitives. Adieu le 6 contre 6, Overwatch 2 se joue en 5 contre 5, avec deux Héros de Soutien (Heal), deux Héros de Dégâts (DPS) et un seul Tank, au cœur de la composition. En théorie, toute l'équipe doit jouer autour du Tank, ce dernier devant faire avancer ses coéquipiers jusqu'au point tout en défendant les Healers et apporter du soutien aux DPS. Un rôle majeur qui demande normalement de la coopération, de la coordination et des prises de décisions importantes pour remporter le combat. Mais entre la réduction des boucliers, les énormes changements apportés à Orisa et Doomfist (désormais Tank ultra mobile et non un DPS) et la composition avec un seul Tank, eh bien, la stratégie de groupe en prend un coup. Plus question d'avancer derrière un bouclier, les joueurs foncent dans le tas, contournent les ennemis, même si ce n'est pas leur rôle de flanquer, et il faut croiser les doigts pour que les talents individuels payent. Si un DPS arrive à enchaîner deux éliminations, avec un tir chargé de Sojourn par exemple, c'est le jackpot : le combat tourne au 5 vs 3 et c'est la débandade, les ennemis restants ne font pas long feu.

Dans Overwatch 2, la moindre erreur est fatale et le temps de réaction est très court pour contrer les assauts adverses, surtout si ces derniers se concentrent sur les Héros de Soutien. Sans Heal, point de victoire, les combats tournent court et se terminent en quelques secondes, jusqu'au prochain assaut. La stratégie, la réflexion et la coopération sont mises de côté au profit des exploits en solitaire, auparavant rares ou du moins pas nécessaires pour gagner. Car Overwatch 1 avait cette force : être fun à jouer même sans avoir de gros réflexes mécaniques, laissant une bonne marge pour gagner avec des exploits collectifs et de bonnes prises de décisions, ce que nous ne retrouvons pas (ou beaucoup moins) dans Overwatch 2. Ici, ce sont les mécaniques de réflexe et de précision qui comptent, pour un gameplay plus orienté vers l'action. Et c'est bien dommage, d'autant que la synergie entre les deux Tanks avait beaucoup de saveur dans le premier jeu.

Action, mais pas de réaction

Les trois nouvelles Héroïnes et leurs attaques Ultimes vont dans ce sens : la Reine des Junkers est un Tank capable de foncer dans le tas en grignotant les points de vie des ennemis, Kiriko est une Healeuse augmentant la vitesse des tirs et déplacements des coéquipiers, et Sojourn est un Soldat : 76 de luxe, avec un fusil capable de tirer des rayons chargés surpuissants en continu. Certes, il est plaisant d'avoir enfin un peu de nouveauté dans Overwatch, mais la hype n'est plus la même qu'avant.

Tout est fait pour être dynamique et nerveux.

Overwatch 2 Sojourn skinSeule la Reine des Junkers a eu droit à son court-métrage d'animation, le lore en prend d'ailleurs un sacré coup avec la mise à jour du site officiel coupant un paquet d'informations sur les Héros... Et du côté du gameplay, eh bien, il y a à boire et à manger avec ces personnages. Sojourn est une Héroïne mobile armée d'un fusil assez classique, tandis que Kiriko mélange, dans l'idée, les capacités de Genji, Hanzo et Moira. C'est très fun à jouer, mais pas bien révolutionnaire. Reste la Reine des Junkers, archétype de l'Overwatch nouveau, un Tank sans bouclier, mais avec une énorme hache et un couteau, infligeant du saignement sur la durée et tirant à courte distance avec un fusil à pompe. Létale au contact, menant l'assaut en première ligne, c'est un gameplay assez neuf pour les Tanks et plaisant. D'autres anciens Héros ont eu droit à des changements, dans cette même optique : limiter les boucliers et éviter le crowd control, ces capacités pouvant interrompre les sorts des ennemis. Ainsi, Orisa n'a plus de bouclier ni d'orbe, remplacé par un javelot. Cole Cassidy voit sa grenade flash remplacée par une bombe collante ne figeant plus l'adversaire sur place ; Mei ne gèle plus les ennemis, mais ne fait que les ralentir ; et Bastion est désormais plus mobile, avec une attaque Ultime tirant comme un mortier. Doomfist devient quant à lui un Tank, capable d'encaisser des dégâts en se protégeant pour charger son coup de poing. Après des heures passées sur les bêtas et cette version en accès anticipé, le constat est assez décevant : Blizzard a toujours du mal à trouver le parfait équilibre pour proposer un gameplay à la fois amusant pour les néophytes et exigeant pour les professionnels de l'Overwatch League. Certains Héros sont incontournables pour gagner, d'autres semblent actuellement un peu inutiles et quelques-uns deviennent de véritables plaies à contrer, à l'instar de Tracer désormais libre de se balader sans grenade flash de Cassidy pour l'arrêter.

Par ailleurs, les personnages ont tous des capacités passives, en fonction de leurs rôles. Les Tanks sont des sacs à PV, rappelant les pires boss de The Division et pouvant encaisser bien des balles avant de tomber. Les DPS gagnent en mobilité en élimination et leur charge d'Ultime n'est plus totalement remise à zéro lorsque le joueur change de personnage. Enfin, les Healers se soignent automatiquement entre les combats, soulageant un peu le travail de l'autre Soigneur. Là encore, tout est fait pour être dynamique et nerveux, mais bien moins stratégique et coopératif. Notons également l'introduction d'un système de ping, permettant de transmettre une information à ses équipiers d'une simple pression de touche, le jeu adaptant le message en fonction de la situation et l'endroit pointé : défendre l'objectif, attaquer un ennemi en flanc, se replier, c'est encore un peu imparfait, mais cela dynamise les combats avec des informations importantes qui fusent. La roue des messages rapides est évidemment là, introduite un peu en fin de vie d'Overwatch 1, dommage qu'il ne soit plus possible de l'utiliser lorsque le joueur attend de réapparaître au spawn.

Autre nouveauté dans Overwatch 2, l'introduction du mode de jeu Avancée, ou Push en anglais. L'idée est d'escorter un robot poussant des blocs sur une carte symétrique, en direction du point de réapparition ennemi. L'équipe ayant poussé son bloc le plus loin à la fin de la partie, ou jusqu'au dernier point de contrôle, gagne le match. Un curieux mode inspiré de l'Escorte de convoi qui fonctionne plutôt bien, donnant lieu à des affrontements intenses tout au long de la partie, et lorsque les prolongations sont lancées, la lutte pour rester à côté du robot est éprouvante. Un mode qui nous emmène sur de nouvelles cartes (New Queen Street, Esperança et Colosseo), à l'ambiance réussie, avec un soin apporté à l'éclairage, laissant envisager de belles choses pour les futures maps inédites. Mais il est bien dommage que ce soit là la seule grosse nouveauté en termes de mode, d'autant qu'en Parties rapide ou compétitive, il faut dire adieu au mode Assaut (2CP pour les intimes). Un mode peu apprécié des professionnels, qui traînait en longueur lorsque les équipes avaient le même niveau, mais quel dommage de le retirer des Parties rapides, le voyage à Hanamura, au Temple d'Anubis ou aux Usines Volskaya avait un côté plaisant de temps en temps. Blizzard a annoncé que l'Assaut reviendra, sans doute dans l'Arcade, mais il est frustrant de devoir attendre une rotation pour en profiter. D'ailleurs, en parlant d'Arcade, les modes alternatifs d'Overwatch sont là, avec actuellement les nouvelles cartes à l'honneur, mais aussi de la Capture de drapeau, du Match à mort en équipe et du Chaos jubilatoire, complètement cassé à cause de la double bulle de protection de Zarya, lui permettant de se protéger en continu. Eh oui, Blizzard n'a visiblement pas pensé à tout, un patch (comme pour la Fléchette hypodermique d'Ana à l'époque) est à prévoir pour ce mode.

L'économie s'effondre

Enfin, il est temps de s'attarder à la plus grosse nouveauté d'Overwatch 2 : son modèle économique. Et n'y allons pas par quatre chemins, vous avez lu le titre du test, c'est une catastrophe, une honte, un doigt levé envers les fans de la première heure, une ode à l'argent facile, bref, c'est tout ce qu'il ne fallait pas faire, que ce soit pour les vétérans ou les nouveaux venus.

Il faudra payer, beaucoup, pour agrandir sa collection.

Overwatch 2 test ScreenShot 22 10 06 23 31 16 000 (3)Le jeu est donc gratuit, tout le monde peut le télécharger et y jouer, mais les néophytes n'ayant pas Overwatch 1 vont devoir passer par une première expérience utilisateur, ou FTUE en anglais. Concrètement, de nombreux Héros, modes et fonctionnalités sont bloqués, comme les communications via le chat textuel et vocal (oui, dans un jeu multijoueur en équipe, c'est osé), il faut effectuer des parties dans des défis bien précis pour obtenir le droit de jouer des matchs classiques avec les 32 anciens Héros, une logique étonnante, les Héros disponibles ou pas sont choisis de manière très étrange. Tracer est jouable dès le début, demandant pourtant de bons réflexes et une grande connaissance des cartes, idem pour Torbjörn ou Lucio, vraiment pas simple à aborder. Tandis que Mei, Ashe, Cassidy, Sigma, Ana ou Zenyatta sont à débloquer en jouant, eux qui permettraient de se faire la main avec un gameplay relativement simple à appréhender. D'autant que le vieux tutoriel avec Soldat : 76 est toujours là, pour apprendre les bases du gameplay en cinq minutes. Pour tout débloquer (Héros et modes), les nouveaux venus dans l'univers d'Overwatch vont devoir gagner 100 parties (oui, gagner... 100... parties...), chose complètement inconcevable pour les joueurs voulant juste s'amuser en ligne avec des amis le temps d'une soirée, il faut vraiment s'investir pendant des heures et des heures dans Overwatch 2 avant d'avoir accès à tout, c'est terriblement frustrant et rebutant. Mais si vous aviez déjà Overwatch 1, vous pouvez directement profiter de tout son contenu et découvrir un modèle économique pas du tout adapté au jeu.

Vous connaissez sans doute Fortnite. Le Battle Royale d'Epic Games propose un Battle Pass pour personnaliser visuellement le seul personnage jouable avec diverses skins, tandis qu'une boutique est là en parallèle pour obtenir des cosmétiques un peu plus impressionnants. Eh bien, dans Overwatch 2, c'est exactement la même chose que Fortnite, mais pour 35 Héros, avec des dizaines de cosmétiques à obtenir en jouant. Des heures. Des heures. Encore des heures. Toujours des heures. Les joueurs d'OW1 peuvent retrouver dans le menu des Pièces Classiques, converties à partir de leurs pièces dorées du premier volet. Une fois que vous les aurez toutes utilisées, il faudra acheter les cosmétiques avec des Pièces Overwatch, vendues 19,99 € les 2 200 Pièces OW. Une skin Légendaire (dorée) coûte 1 900 Pièces OW. Faut-il encore en rajouter ? Oui. Des défis sont présents, avec des missions quotidiennes et hebdomadaires permettant de débloquer des Pièces OW. Une aubaine pour acheter les skins ? Non, car en une semaine, vous ne gagnez que 50 Pièces OW au maximum, et rien que pour cela, il faut jouer un bon nombre de parties, la réussite des défis dépendant souvent de la victoire des matchs. 50 Pièces OW en une semaine, 1 900 Pièces OW pour une skin Légendaire... Il faut plus de huit mois pour obtenir une seule tenue Légendaire sans payer dans Overwatch 2. De quoi faire regretter les loot boxes, qui permettaient d'obtenir aléatoirement des cosmétiques et d'en acheter d'autres avec les doublons. Sinon, vous pouvez toujours passer à la caisse, la boutique propose des packs contre 2 000 Pièces OW avec une skin Légendaire, une emote Épique, une célébration Rare et une réplique et un tag Communs, c'est déjà un peu plus intéressant, mais les fans du premier volet ont de quoi regretter ce choix économique : il faudra payer, beaucoup, pour agrandir sa collection... ou avancer dans le Battle Pass.

Eh oui, comme tout bon free-to-play qui se respecte (il s'agit ici d'ironie), Overwatch 2 propose un Passe de combat, avec des paliers gratuits et d'autres Premium. Clairement, si vous jouez régulièrement à Overwatch 2, le modèle gratuit est ridicule, vous allez passer des heures pour gagner des niveaux et obtenir quelques cosmétiques communs sans grand intérêt, le Premium offre quant à lui des skins plus sympathiques et surtout un boost de 20 % d'XP pour toute la saison. En jouant, vous obtenez donc de l'XP, pour gagner des niveaux de palier et obtenir divers éléments cosmétiques, que ce soit pour le profil du joueur (icône, bannière), des Charmes à accrocher aux armes (ou aux mains, c'est parfois compliqué selon le Héros), des Souvenirs (des emotes communes à tous, un peu spéciales, mais rien de fou) et les autres éléments cosmétiques plus classiques comme les tags, emotes, entrées en scène, répliques, célébrations et tenues, cette fois propres à chaque personnage. Ce qui fait que vous pouvez passer des heures, voire des jours si vous n'êtes pas accro au jeu, à avancer dans le Passe de combat pour obtenir des éléments cosmétiques pour des personnages qui ne vous intéressent pas forcément. Prenons notre exemple : la skin Mythique, une tenue encore plus rare que les Légendaires et personnalisable, à débloquer au dernier palier (80) est pour Genji, un personnage que nous avons dû jouer 8 heures dans Overwatch 1 (merci le mode Héros mystère). Autant dire que la carotte a bien du mal à fonctionner, un système pour débloquer un cosmétique d'une certaine catégorie, mais pour un personnage choisi par le joueur aurait été bien plus gratifiant. Et contrairement à Fortnite, le Passe de combat ne débloque aucune Pièce OW, il faudra donc repasser à la caisse chaque saison pour obtenir le Premium (1 000 Pièces OW, soit 9,99 €).

Le chifoumi des riches

Mais ça, ce n'est même pas le pire. Car au final, il s'agit uniquement de cosmétiques. C'est certes frustrant de ne plus pouvoir débloquer son contenu comme avant, mais au moins, tout le monde est au même niveau, car le gameplay est le même pour tout le monde avec ces 35 Héros... Eh bien non ! Les nouveaux Héros sont eux aussi bloqués dans le Passe de combat... Alors, pour cette Saison 1 d'Overwatch 2, c'est un peu compliqué.

Les nouveaux Héros sont eux aussi bloqués dans le Passe de combat...

Overwatch 2 test ScreenShot 22 10 06 23 31 16 000 (4)Tout le monde a droit à Sojourn et la Reine des Junkers, tandis que les joueurs d'OW1 ont aussi automatiquement Kiriko. Mais les nouveaux venus doivent avancer jusqu'au palier 55 (gratuit) pour débloquer la nouvelle Healeuse. Pour cette saison, ce n'est pas bien grave, ils ont déjà de quoi faire avec leurs 100 victoires et autres défis pour avoir les vieux Héros. Mais pour les prochaines, ce sera la même pour tous : avancer jusqu'à un certain palier afin de débloquer un personnage jouable. Pas une skin, qu'importe sa rareté ou sa couleur. Un personnage. Et dans Overwatch, c'est un véritable sacrilège. Le cœur du jeu réside dans ses Héros, leurs capacités uniques et variées, permettant de contrer d'autres Héros à la manière d'un pierre-papier-ciseau (Winston tue Genji, Faucheur tue Winston, Sombra tue Faucheur, Winston tue Sombra, c'est très grossièrement résumé, mais vous avez l'idée). Imaginez une partie où l'équipe adverse aura un joueur ayant lâché des dizaines d'euros pour avancer plus rapidement dans le Battle Pass (car oui, c'est évidemment possible, à raison de 200 Pièces OW par palier) et ainsi obtenu le prochain Héros, normalement un Tank. Si ce personnage se contre avec Kiriko, mais si vos Soigneurs n'ont pas joué à la Saison 1, où sont restés bloqués à un palier avant le 55, impossible de la sélectionner et ainsi de profiter du gameplay pourtant bien pensé de la franchise. Blizzard affirme que les joueurs pourront obtenir des Héros autrement que dans le Passe de combat, sans rentrer dans les détails pour le moment, mais le mal est déjà fait : il est clair que le studio ne comprend pas comment fonctionne son propre jeu. Ou qu'il s’attend à ce que tout le monde passe des heures et des heures chaque semaine pour avancer dans le Passe de combat. Ou que les joueurs payent, mais dans ce cas là, vendre Overwatch 2 plein pot avec une future mise à jour gratuite pour le PvE coopératif aurait été bien mieux.

Heureusement, il y a les challenges, la véritable carotte pour inciter à relancer le jeu régulièrement. Les joueurs peuvent ainsi réussir des défis quotidiens ou de saison pour gagner de l'XP de Passe de combat. Des défis incitant les joueurs à sélectionner la File d'attente par rôle ou libre, mais aussi d'effectuer un certain nombre de dégâts ou de soins, et même de gagner des parties. Six nouveaux challenges sont proposés chaque jour, il ne faut en réussir que trois pour obtenir 9 000 points d'XP, un niveau de palier se débloquant après 10 000 XP gagnés. Oui, cela peut être long, pas question de jouer cinq minutes par jour, il faut passer un petit moment sur le jeu à chaque fois. Nous avons déjà parlé des challenges hebdomadaires, pour gagner de maigres Pièces OW, tandis que les points de Partie compétitive ont leur propre onglet, à obtenir à chaque fin de saison en fonction de votre rang. De ce côté, il y a un peu de changement : adieu la côte avec des chiffres, les joueurs sont classés en Bronze, Argent, Or, Platine, Diamant, Maître, Grand Maître et Top 500 avec cinq sous-catégorie par rang (sauf pour les trois derniers). Et notre rang a d'ailleurs pris un coup, nous sommes passés de Or (2 200) à Bronze 1, au pied du rang Argent 5, qui correspond en fait plutôt bien à notre vrai niveau. Les Parties compétitives sont l'occasion de voir que la communauté n'a pas changé, avec des joueurs toxiques dans le chat, entre commentaires désobligeants et « ez », il faut parfois faire un bref tour dans les options pour désactiver les discussions et passer une partie tranquille, dommage pour un jeu en ligne. En plus, le système de signalement est actuellement buggué, dommage. En Partie rapide, c'est heureusement plus sage : les joueurs préfèrent quitter le match à la première frustration, donnant lieu à des parties déséquilibrées et inutiles... Reste l'Arcade et ses modes variés, avec là encore des joueurs qui quittent n'importe quand, mais l'enjeu est maigre, le fun est plus présent.

Overwatch 2 Banniere vignette test

Pour en finir avec ce test, le nom : Overwatch gagne un chiffre « 2 » sur son logo, mais c'est à peu près tout. Difficile de parler de suite avec des graphismes très légèrement peaufinés et un contenu inédit très maigres, Blizzard s'est perdu entre un développement compliqué et un modèle économique incertain, tiraillé entre la volonté de proposer du contenu pour les anciens joueurs tout en attirant les nouveaux venus. Actuellement, Overwatch 2 est une très grosse mise à jour gratuite d'Overwatch 1 en termes de contenu. Mais côté gameplay, la meta 5 contre 5 va à l'encontre de la force du premier volet : la coopération et la possibilité de bien jouer sans être bon aux jeux de tir. Et le modèle économique free-to-play est une catastrophe, mais ça, ce n'est que cosmétique. Ah non... Eh bien, zut... Overwatch 2, c'est une créature de Schakalstein ratée, assemblant un peu n'importe comment des morceaux d'autres jeux à succès comme Call of Duty et Fortnite, sans prendre en compte ce qui avait fait la réussite du premier volet. Blizzard a découvert son super-pouvoir : transformer de l'or en dollars. Un pouvoir dont les fans se seraient bien passés...

Test réalisé sur un PC Gamer Cybertek Level 9, un article consacré à la version Nintendo Switch arrivera plus tard. Vous pouvez retrouver des cartes PSN sur Amazon afin d'acheter le Pack de l'Observatoire, débloquant des skins, le Passe de combat Premium et des Pièces OW pour Overwatch 2.

Les plus
  • Les matchs en 5 contre 5, plus nerveux...
  • C'est toujours joli...
  • Enfin de la nouveauté (Héroïnes, mode Avancée, cartes)...
  • Ça reste un peu Overwatch, avec ses Héros, son lore et son univers
Les moins
  • … mais moins stratégiques
  • … mais comme Overwatch 1 en fait
  • ...mais l'impression d'une grosse mise à jour est là
  • Les nouveaux Héros bloqués derrière un Passe de combat
  • Le modèle économique qui ne colle pas au jeu
  • L'interface qui perd de son charme
  • Overwatch 1 est mort pour ça ?
Notation
Graphismes
16
20
Bande-son
16
20
Jouabilité
17
20
Durée de vie
15
20
Verdict
13
20
redacteur vignetteClint008
Rédacteur - Testeur

Commenter 3 commentaires

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Nabooh
Blizzard est en train de crever la bouche ouverte à cause des actionnaires, et de la direction qu'a fait prendre Activision à l'entreprise.

Même si la politique du monopole Microsoft peut faire peur, je ne vois qu'eux depuis leur rachat de Blizzard Acti, pour remettre la boite sur le droit chemin, le temps que Bobby se casse. Et j'espère sincèrement qu'ils y arriveront. Ca me fend vraiment mon coeur de gamer de voir ce que l'entreprise est devenu, aucune passion, aucunes intentions portés à leur public de toujours, que du pognon, pognon, pognon.

Cet Overwatch 2 est juste un énorme doigt d'honneur aux fans du 1er. Sous couvert de sortir "une suite" qui n'est rien de plus qu'une grosse mise à jour, on planque du contenu qui était dispo de base et gratuitement sur le 1 derrière un énorme paywall, ou bien des heures et des heures de grinds sans fun...

L'aberration de mettre des personnages à débloquer, dans un jeu au roaster assez limité, et où la notion de pick et counter pick est fondamentale... Cela indique clairement que Blizzard en a strictement rien à faire de leur jeu en soi, qu'il ne le perçoive pas comme un créateur peut percevoir son oeuvre, mais uniquement comme un moyen de faire du fric en masse.

Bref, je ne mettrais absolument pas les mains dessus, et dieu sait pourtant que j'aime Overwatch. Vraiment dégouté d'Acti Blizzard, qui vient récupérer peu à peu la moindre once de liberté des joueurs, pour la verrouiller derrière des paywall. J'espère vraiment que Microsoft va faire le ménage.
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hamtaro2
apres E3 voici les derives acti blizzard sa devient penibles de voir la qualité des jeux qui sortent de nos jours bref je suis pas hype je sais pas ce que ca va etre diablo 4 j'espere qu'ils vont savoir gere avec call of duty
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