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TEST A Township Tale sur Oculus Quest : et si vous vous installiez ici ?

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Un monde coloré et un peu de légèreté dans un univers en réalité virtuelle ? Penchons-nous sur la question.

Il était une fois, dans un royaume lointain... avec une histoire à écrire


S’il y a bien un type de jeu qui nous immerge en plein dans la réalité virtuelle, c’est bien la survie. Originellement sorti en 2016 sur PC VR, A township Tale s’attaque aux Meta Quest et à votre sens de la débrouille, en solo comme en communauté. Essai réussi ? C’est ce que nous allons voir. A Township Tale est avant tout une histoire d’aventure, de découverte et de débrouillardise. Le titre nous dépose dès le début, et sans préambule, dans une gorge entourée de montagnes, sans plus d’informations. 

À la manière d’un Dark Souls, le joueur n'est pas pris par la main et trace sa propre histoire en débutant par l’exploration des restes de ce village en ruine et de ses alentours.

a township tale 1Équipé d’un sac à dos rudimentaire et de quelques objets basiques, le joueur se dirige vers le seul chemin offert devant lui pour atterrir assez rapidement dans un village, désert, et passablement délabré. À la manière d’un Dark Souls, le joueur n'est pas pris par la main, et trace sa propre histoire en débutant par l’exploration des restes de ce village en ruine et de ses alentours. Si nous pouvons aisément deviner que des faits graves se sont déroulés sur ces terres (des champs de bataille laissant présager des combats mortels), nous n’en saurons jamais plus, la faute à l’absence de document pouvant relater cette période.

Vous l’aurez compris, dans A Township Tale, c’est notre propre histoire que nous tracerons et nous devrons tout mettre en œuvre pour survivre sur ce territoire inconnu et nous l’approprier. Heureusement, le village et ses environs débordent de ressources diverses et variées qui sont bien utiles au joueur. Malheureusement, certains lieux ne sont pas disponibles immédiatement, la faute à un escalier vermoulu, un pont détruit ou même parfois à un tunnel effondré. Face à cela, un constat apparaît assez rapidement au joueur. Il va falloir s’équiper pour remettre le village en état.

Do it yourself


Vous le comprendrez bien assez tôt, la grande force de A Township Tale réside dans son gameplay. Les développeurs de chez Alta ont articulé le jeu autour d’une règle simple : « Si tu veux un objet, fais-le toi-même ! » Le système de craft est bien pensé et sa mécanique simpliste la rend facilement accessible. En effet, vous agirez comme dans la vraie vie, avec souvent les mêmes conséquences. Pour créer une épée, il vous faut par exemple actionner manuellement le soufflet qui sert à la mise en marche de la fonderie et assembler vous-même le manche et la lame de l’épée préalablement fabriqués. Quel que soit le métier, l'implication du joueur est importante et rend l'immersion excellente.

Si l’aventure de A Township Tale est faisable en solitaire, elle prend tout son sens en multijoueur.

a township tale 2Si rien ne vous est vraiment dû ni expliqué dans le titre, c’est en tout cas par le village qu’il faut commencer. Ce dernier, bien que sérieusement endommagé, dispose d’un atelier de menuiserie et de fabrication, d’une forge, d’une auberge et même d’un hôtel de ville. Libre au joueur de découvrir comment utiliser les bâtiments et leurs ressources pour avancer dans l’aventure. La barrière de la langue n'est pas un souci, car même si cette production est uniquement localisée en anglais, sachez que les textes sont peu nombreux et que les bâtiments disposent de livres donnant au joueur quelques menues explications sous forme de croquis plutôt faciles à comprendre. Ils comprennent également les recettes pour crafter les premiers objets que les joueurs découvrent au fur et à mesure de leurs pérégrinations. Pour le reste, c’est votre ingéniosité, votre sens de la débrouille et de l’exploration qui vous permettent la fabrication d’outils et de ressources plus élaborées.

La force du nombre... mais pas trop


Si l’aventure de A Township Tale est faisable en solitaire, elle prend tout son sens en multijoueur. Bonne nouvelle, l’équipe de chez Alta offre à chaque nouvel acquéreur de la version Quest la possibilité de rejoindre des parties déjà occupées, mais aussi de créer son propre serveur privé. Cependant, les limitations techniques du Quest n’autorisent que huit personnes en simultané, là où la version PC VR peut en accueillir jusqu'à 50.

Chaque spécialité se voit dotée d’un arbre de compétences devant être déverrouillées au fur et à mesure de la montée en puissance du joueur.

a township tale 4Huit braves âmes ne sont pas de trop pour remettre en état le village et faire face aux ravages du temps et la collaboration entre joueurs est primordiale. Pour parvenir à vos fins et retaper les différents bâtiments, il vous faut réunir les composants nécessaires (souvent en grandes quantités) et les déposer dans une boîte faisant office de coffre de stockage. Une fois tous les éléments déposés, chaque édifice se construit de lui-même. Il est dommage, pour une expérience qui base son gameplay sur le DIY, de ne pas avoir permis au joueur de poser les planches et les boulons de lui-même, mais c’est un détail.

La collaboration avec les autres aventuriers est facilitée par bon nombre de petites interactions très convaincantes. Se pencher pour ramasser une pierre, se passer des objets et la gamelle de soupe de main en main, et œuvrer ensemble accentue l’aspect authentique et l'appartenance à la communauté. Complexe de prime abord par le nombre d'informations à assimiler, le soutien et les conseils des autres aventuriers sur le fonctionnement des différents ateliers sont d'une grande aide tout au long de l’aventure.

Chacun son petit boulot pour assurer la survie de l'équipe


Devant la tâche titanesque qui incombe aux joueurs, le titre pousse chaque résident à se choisir sa vocation et à agir intelligemment dans la répartition des tâches, afin de rendre les travaux plus efficaces.

La version Quest fait pâle figure face à son homologue PC VR.

a township tale 7Chaque spécialité se voit dotée d’un arbre de compétences devant être déverrouillées au fur et à mesure de la montée en puissance du joueur. Pour cela, il faut trouver des autels de compétence, habilement dispersés sur la carte. Un joueur qui a passé du temps à couper des arbres débloque au bout d’un certain temps des points qu’il peut investir dans des pouvoirs propres au bûcheron. Ce dernier peut donc récupérer plus rapidement et efficacement du bois. Le forgeron, lui, devient plus efficace et rapide dans son travail, créant des outils et armes entièrement personnalisables, à l’aide d’un ingénieux système de forge. Le guerrier, quant à lui, devient plus fort et résistant, débloquant des coups spéciaux, permettant d'occuper plus facilement les ennemis qui menaceraient votre groupe, lors des phases d’exploration notamment. A Township Tale récompense les efforts, quelle que soit la branche vers laquelle le joueur se dirige.

Comme tout bon survival qui se respecte, la gestion de la faim est un élément primordial dans votre aventure. S’assurer une réserve de nourriture suffisante est une tâche déléguée en priorité à l’archer du groupe. Il approvisionne l’auberge en denrées diverses, et notamment, en cuisses de dodo, l’espèce endémique du coin. La cuisine est également un point important dans A Township Tale, car au-delà de remplir le ventre de chacun, qui gronde si le joueur laisse sa barre de faim descendre trop bas, vous verrez votre vitesse de déplacement drastiquement réduite. La cuisine permet également de concocter des potions utiles pour l’aventure. Malheureusement, l’aspect survie s'arrête à une jauge de faim et une barre de vie, dont il faut prendre soin, surtout dans la mine.

Dans la nuit, tous les golems sont gris


La fabrication d’objets tient une place importante dans votre aventure. Mais pour ça, vous devrez récolter toutes sortes de ressources et d’ingrédients qui se trouvent principalement dans ce qui sert de donjon dans le jeu, la mine. Profonde de plus de 100 niveaux, elle représente le défi ultime des joueurs en mal d’aventure.

Les possibilités offertes par la VR créent une vraie dynamique aux affrontements et rendent les parades, esquives et estocades aussi naturelles que possible.

a township tale 5Chaque étage est l’occasion de découvrir des trésors ou des caisses qui remplissent les poches et les sacs des aventuriers en mal de butin. Attention à ne pas repartir les poches trop pleines, car en plus de vous ralentir, la descente dans la mine n’est pas de tout repos ! Des golems et autres wyvernes hantent les lieux dans une obscurité oppressante, que seules vos torches et lampes savent écarter. Les combats, même s’ils ne sont pas la partie la plus réussie du jeu, n’en restent pas moins intéressants. Ils apportent une certaine tension, surtout lors de l’exploration de la mine. Les possibilités offertes par la VR créent une vraie dynamique aux affrontements et rendent les parades, esquives et estocades aussi naturelles que possible. Nous regrettons que le bestiaire soit peu varié et que les hits box des monstres soient parfois approximatives.

Nous arrivons à l’un des défauts du titre. La version Quest fait pâle figure face à son homologue PC VR. Le studio a dû faire des concessions pour tenir une fréquence d’image décente, tout en supportant l’aspect temps réel de ce monde vaste et complexe.

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En résulte une version autonome beaucoup moins détaillée, une distance d’affichage assez courte avec des éléments de décors moins nombreux et sujets au clipping, mais aussi des textures parfois baveuses. Nous en parlions en détail dans cet article. Cela a peut-être tendance à échauder les joueurs à la recherche d’une expérience haute définition. Le jeu reste néanmoins cohérent dans son ensemble et ces détails se font vite oublier tant le gameplay est vaste et prenant.

Ne cherchez pas non plus du côté de la bande sonore pour être transporté dans une aventure épique, le titre ne propose que des sons d’ambiance, mais devrions-nous lui en demander plus ? Nous pouvons cependant constater une spatialisation des bruits assez pertinente et taper son bouclier dans l'obscurité de la mine pour retrouver ses collègues a son effet.

Miroir, mon beau miroir


A Township Tale dispose d’un système de personnalisation d’avatar assez simple, qui se voit affubler d’un cash shop cosmétique mis à jour régulièrement. Nous aurions aimé pouvoir trouver / fabriquer des vêtements pour nos personnages directement dans le jeu à l’aide de ressources trouvées sur notre chemin. Le studio offre cependant 1 000 pièces à l’achat du titre pour permettre aux nouveaux venus de se choisir un style avant de rejoindre l’aventure.

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Le sérieux downgrade graphique mis de côté, le titre dispose d’une durée de vie quasiment illimitée. A Township Tale est une aventure qui s’apprend et se savoure dans le temps. Débloquer l’entièreté des possibilités des différents métiers prend un temps certain et demande au joueur d’effectuer de nombreuses descentes dans la mine ainsi que d’affronter de nombreux dangers, pour autant bien récompensés. À plusieurs, il est évident que le jeu prend une saveur particulière, avec un goût de reviens-y. Cette production dispose d’un gameplay bien ficelé et d'un système de crafting très élaboré, qui n’ont pas à rougir face à un certain Minecraft. Vous vous surprendrez à vouloir revenir continuer la restauration de ce petit village où chacun finit par prendre sa place et ses habitudes.

Vous pouvez acheter un Oculus Quest 2 à 349,99 € sur Amazon.

Les plus
  • La réalité virtuelle se marie très bien à ce genre de jeu
  • Une prise en main bien pensée et intuitive
  • Une physique dans les objets et les interactions plutôt bienvenue
  • Le multijoueur jouissif
  • Le système de crafting très poussé
Les moins
  • Des graphismes relativement faibles, mais pas dénués de charme
  • Quelques petits bugs de collision
  • Un début difficile, car rien ne nous est prémâché
Notation
Graphisme
12
20
Bande son
12
20
Jouabilité
16
20
Durée de vie
18
20
Verdict
16
20

Commenter 2 commentaires

Ulysseo
Ce jeu a un très bon potentiel, j adore le fait que le monde soit ouvert à l image d un Zelda avec de nombreux objets a fabriquer.
Juste un bémol il faudrait un guide de jeu en français au moins au début pour pouvoir se focaliser sur l ordre le plus pertinent de rénover les bâtiments.
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