TEST Légendes Pokémon : Z-A, un grand pas pour Pokémon, un petit pour l’immersion...

Une histoire plus humaine qu’elle n’en a l’air

L’histoire de Légendes Pokémon : Z-A reste sympathique, mais sans trop se pendre la tête. Illumis devient le théâtre d’un conflit à la fois politique et mystique, où humains et Pokémon tentent de cohabiter dans une métropole en pleine expansion. Le scénario, plus bavard que les précédents épisodes, prend le temps de construire son univers, quitte à parfois trop s’y attarder. Entre complots, expérimentations étranges et quête identitaire, notre protagoniste navigue dans une intrigue à plusieurs niveaux, mais un peu trop sage pour susciter l’émotion espérée. L’écriture fait preuve de bonnes intentions, notamment à travers quelques personnages secondaires bien écrits, mais elle peine à instaurer un vrai sentiment d’aventure ; ce frisson de découverte propre à la série semble ici étouffé par les murs de la ville...

Illumis devient le théâtre d’un conflit à la fois politique et mystique.

En matière de contenu, le jeu ne manque pourtant pas de matière. La campagne principale nous a occupé une quarantaine d’heures (en trainant pas mal des pieds). La durée de vie gonfle pour les dresseurs méticuleux qui souhaitent tout compléter. Les missions annexes, nombreuses et variées sur le papier, consistent souvent à capturer un certain type de Pokémon, livrer des ressources, affronter des dresseurs, ou aider les habitants du quartier à cohabiter avec leurs nouveaux compagnons. Ce genre de petites quêtes apporte un charme indéniable au quotidien urbain, mais contribue aussi à la sensation de répétitivité. La capture, autrefois libre et imprévisible, se retrouve souvent cloisonnée dans des zones dédiées, limitant l’aspect spontané des rencontres ; même si quelques créatures sont présentes dans les ruelles ou les toits. Cela donne l’impression de cocher des cases plutôt que de vivre de vraies découvertes.

Au bout du compte, Légendes Pokémon : Z-A se révèle solide et généreux, mais un brin trop méthodique. Là où Arceus respirait l’exploration et la surprise, Z-A préfère la maîtrise et la structure, au risque d’en perdre une partie de sa magie. Certains joueurs apprécieront cette approche plus posée, plus urbaine, tandis que d’autres regretteront l’absence de ce souffle « d’aventure » qui faisait battre le cœur de la série. Bref, vous l’aurez compris, la durée de vie est honorable, certes, mais ne parvient pas toujours à masquer une certaine redondance dans la boucle de gameplay et une sensation d’enfermement dans cette grande ville pourtant pleine de promesses.

Et la bande-son dans tout cela ? Eh bien derrière la musique, nous retrouvons Go Ichinose et Minako Adachi, qui livrent un travail d’orfèvre. Le thème principal d’Illumis revisité façon électro-symphonique colle parfaitement à l’ambiance futuriste. Chaque quartier possède son identité sonore. Comme ? Des accents jazz dans les ruelles du centre-ville, ou encore des nappes mélancoliques dans les zones abandonnées. Bref, pas de fausses notes, même après plusieurs heures, nous fredonnions encore les thèmes de combat et celui du laboratoire. C’est dire !

Martial DUCHEMIN Rédacteur en chef - Spécialiste Japon
Résident au Japon qui a trois passions dans la vie : les jeux vidéo, les figurines, et la bouffe. Adore les balades à Akiba, le retrogaming, et les salles d'arcade. Ma vie est vouée à Dragon Ball.
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