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TEST de Beyond a Steel Sky : retour réussi pour Robert Foster ?

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Beyond a Steel Sky : Union City nous ouvre ses portes 26 ans après et, forcément, les choses ont changé, pas toujours dans le bon sens…

Neo rétro

Pas facile pour Charles Cecil et son studio Revolution Software de passer après Beneath a Steel Sky. Nous parlons quand même d’une œuvre majeure du Point'n Click des années 90, alors forcément, se frotter à tant de prestige c’est risquer de froisser la nostalgie de ceux qui ont connu le jeu à sa sortie en 1994. Ces mêmes joueurs qui ont espéré, en vain, une suite et qui vont maintenant attendre Beyond a Steel Sky au tournant. Le pari était donc risqué pour notre créatif britannique. Revolution Software se veut pourtant rassurant dès le début du jeu. Nous sommes face à une version moderne du Point'n Click qui ne devrait pas choquer les puristes de la grande époque tout en se mettant à la portée des joueurs actuels. Il est d’ailleurs bon de noter que Beyond a Steel Sky n’est pas le genre de jeu nombriliste qui se perd dans les méandres de sa propre histoire. Hormis quelques private joke qui risque de vous échapper, le titre est parfaitement jouable sans avoir essayé le jeu original. Une première étape réussie pour Beyond a Steel Sky, mais clairement plus sur le fond que sur la forme.

À cela il faut ajouter les défauts structurels qui donnent vraiment la sensation de jouer à un jeu rétro.

Beyond a Steel Sky 2S’il est moderne, le titre parvient sans mal à être rétrograde dans le même temps. C’est probablement sur la technique qu’il a le plus de mal à convaincre. Il suffit de passer quelques minutes dans le jeu pour se rendre compte que les animations des personnages sont à la ramasse. Et si graphiquement la plupart des protagonistes sont sauvés par une bonne couche de cel-shading, impossible de trouver un seul individu qui soit un minimum expressif. Cela pourrait être un défaut mineur si le genre de Beyond a Steel Sky ne nous imposait pas énormément de dialogues (et donc des gros plans sur les visages) au cours de nos pérégrinations.

À cela il faut ajouter les défauts structurels qui donnent vraiment la sensation de jouer à un jeu rétro. Une liste qui démarre avec des contrôles franchement rigides. Robert Foster se pilote plus ou moins comme un camion-benne. À ce sujet, le mapping des touches sur notre version test était bloqué en QWERTY et autant vous dire que nous avons passé des moments délicats en jouant à l’aide des flèches directionnelles. Nous avons aussi pas mal pesté contre les compétences physiques de notre héros qui, malgré l’urgence de la situation, nous offre une libre interprétation de la course en trottinant mollement. C’est embêtant d’avancer à deux à l’heure, mais finalement pas si grave que ça compte tenu des espaces relativement clos dans lesquels se déroulent les énigmes. De petites surfaces qui trahissent la promesse d’un monde gigantesque que nous laisse entrevoir Union City à notre arrivée. Le plus problématique là-dedans, c’est encore que nous nous sentons à l’étroit et qu’il ne faut en général pas chercher bien loin pour résoudre une énigme. Niveau invitation à l’exploration, il faudra donc repasser.

Un bon fond

De cette aventure déjà un peu cabossée, nous arrivons tout de même à en tirer un gameplay qui tient la route. Ce n’était pas gagné d’avance, mais il y a pourtant un vrai plaisir à réaliser chacun des casse-tête qui se présentent à nous. Charles Cecil et son équipe ont visiblement encore la main pour créer des défis équilibrés, du moins la plupart du temps. En à peu près 6 à 8 heures de jeu en ligne droite (10h en prenant son temps), nous avons eu l’occasion de voir quelques énigmes bien tordues et pas super limpides. C’est dans ces cas-là que nous avons été ravis d’utiliser la fonction Astuce, présente dans notre inventaire. Avec ça Beyond a Steel Sky nous prend par la main pour nous aider à réaliser quasiment de bout en bout l’énigme en cours. Plutôt bien pensé pour éviter un blocage inutilement frustrant.

Beyond a Steel Sky aurait pu prétendre à une belle vie de puzzle-game s’il n’avait été rattrapé par toute une batterie de bugs.

Beyond a Steel Sky 4Autre bonne idée de ce nouvel épisode : le hacking. Nous sommes bien loin d’un Watch_Dogs dans l’esprit, et pourtant, notre protagoniste a la singulière capacité de pirater la plupart des appareils qui l’entourent. L’occasion pour le jeu de changer de registre en vous proposant de nouvelles épreuves basées sur des modules interchangeables dont la formule rappelle beaucoup le titre Baba Is You.

Fort de sa petite trouvaille et de la solidité de ses mécaniques, Beyond a Steel Sky aurait pu prétendre à une belle vie de puzzle-game s’il n’avait été rattrapé par toute une batterie de bugs franchement gênants. Entre les soucis de collisions, les scripts qui ne se lancent pas, le pathfinding improbable au moment de réaliser une action ou encore les angles de caméra aux fraises durant les dialogues, le titre ne nous a rien épargné. Forcément, nous espérons que ces problèmes seront vite réglés. Et pourquoi pas le 16 juillet prochain lors de la sortie du jeu en version 1.0 ?

Jolie petite histoire...

Et si l’ultime baroud d’honneur de Beyond a Steel Sky se situait dans sa narration ? De notre côté nous en sommes convaincus. L’histoire, et plus généralement l’univers qui a été créé il y a 26 ans, est de loin ce que le jeu réussit le mieux à mettre en valeur. Nous ne disons pas ici que son scénario de kidnapping d’enfant est le plus réussi ou que sa société dystopique façon Georges Orwell est d’une originalité folle. Revolution Software arrive cependant à viser juste avec une écriture qui fait mouche dans tous les styles, en particulier l’humour. Dans ces conditions, s’attacher aux personnages et à leurs sarcasmes n’est qu’une formalité qui se fait d’autant plus facilement que le jeu est servi par des doublages en VO de qualité.

L’essentiel est là cela dit et nous ne serons pas les premiers à lui jeter la pierre en disant que nous nous sommes ennuyés.

Ce qui est encore plus intéressant, c’est ce lien narratif que Beyond a Steel Sky tient absolument à entretenir avec son illustre ainé. Il ne se passe pas une minute dans le jeu sans qu’une référence à un évènement ou à un personnage de l’épisode originel ne vous vienne en pleine face. Cette insistance aurait pu être perçue comme une intrusion pour le joueur qui vivrait ainsi son expérience par le prisme du fan-service. Un écueil que le jeu évite grâce à une narration épurée qui rend le tout plus digeste. La transformation importante qu’a subie l’univers du jeu (nous ne vous en disons pas plus sous peine de vous spoiler) ainsi que le côté iconique de certains personnages nous laissent d’ailleurs penser que nous sommes ici bien plus dans l’hommage taquin que dans la recherche d’une approbation pour exister.

Beyond a Steel Sky 1

Constat assez mitigé pour la suite inespérée de Beneath a Steel Sky. S’il partait plutôt bien dans l’optique de nous offrir une version moderne du jeu de 1994, le jeu de Charles Cecil a chuté en mettant le pied dans ses propres erreurs. Des problèmes qui lui donnent un aspect un peu daté, qu’il s’agisse de problèmes techniques, mécaniques ou simplement de gros bugs. L’essentiel est là cela dit et nous ne serons pas les premiers à lui jeter la pierre en disant que nous nous sommes ennuyés. Ce que nous avons préféré cela dit reste strictement lié à la narration. Les artistes de Revolution Software ont une belle plume et c’est ce qui nous a tenus en haleine durant une aventure qui était loin d’être un défi facile pour son créateur.

En attendant la sortie du jeu le 16 juillet prochain. La bande-son officielle de Beyond a Steel Sky est déjà disponible sur Amazon au prix de 9,99€.

Les plus
  • Les astuces
  • Des énigmes bien calibrées
  • Une belle écriture
  • Un univers culte
  • Le hacking
Les moins
  • Les bugs
  • Des contrôles un peu lourds
  • Défauts de game design
  • Techniquement daté
  • Certaines énigmes tirées par les cheveux
Notation
Graphisme
13
20
Bande son
15
20
Jouabilité
12
20
Durée de vie
15
20
Scénario
15
20
Verdict
13
20

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