TEST Digimon Story: Time Stranger, l’aventure Digimon la plus aboutie à ce jour ?

Une histoire qui prend son temps... parfois trop

L’histoire de Digimon Story: Time Stranger plonge directement dans une intrigue où voyage temporel et univers numérique se confondent. Le joueur incarne un protagoniste propulsé malgré lui dans une faille du Digital World, chargé de restaurer les fragments du temps brisés par une mystérieuse entité. Contrairement aux précédents volets plus linéaires, la narration s’articule autour d’époques différentes du Digital World, chacune peuplée de Digimon emblématiques et de personnages humains liés à cet univers. Les rencontres avec des figures familières mais dans des versions alternatives créent une ambiance à la fois nostalgique et intrigante, et l’écriture prend soin de questionner la notion de destin. Faut-il réparer le passé à tout prix, ou accepter certaines cicatrices du temps ? Cette approche donne une saveur plus mature à l’intrigue, sans perdre l’âme colorée et accessible de la licence.

Un contenu principal solide.

Côté durée de vie, le jeu propose un contenu principal solide, qui oscille entre 40 et 50 heures pour atteindre la fin de l’histoire en ligne droite. Les joueurs plus complets, qui cherchent à explorer chaque recoin du Digital World et à expérimenter toutes les branches de Digivolution, pourront facilement doubler ce chiffre. Le scénario étant construit sur plusieurs arcs temporels, chaque époque apporte son lot de zones inédites, de boss spécifiques et de Digimon exclusifs, ce qui empêche l’aventure de s’essouffler trop vite. L’écriture, bien que parfois un peu classique dans ses rebondissements, se laisse suivre avec plaisir grâce à un rythme qui alterne habilement moments épiques, phases d’exploration plus calmes et interactions touchantes avec les Digimon.

Le contenu annexe, quant à lui, est pensé pour prolonger l’expérience au-delà du générique final. Entre les quêtes secondaires, la collecte de Digimon rares disséminés dans différentes époques et les donjons optionnels à la difficulté relevée, il y a de quoi occuper les joueurs les plus dévoués pendant des dizaines d’heures supplémentaires. Les choix faits lors des Digivolutions incitent aussi à relancer l’aventure pour découvrir d’autres branches de l’histoire et tester des équipes radicalement différentes. Cette rejouabilité, couplée à la profondeur du système de progression, fait de Digimon Story: Time Stranger un RPG qui ne se contente pas d’un unique run, mais qui pousse à revenir explorer encore et encore son univers numérique.

Du côté des esgourdes, Digimon Story: Time Stranger sait flatter la fibre nostalgique. Chaque zone possède sa propre identité sonore. Thèmes entraînants en ville, musiques plus épiques en combat, nappes mystérieuses dans les donjons... Certaines compositions marquent durablement, comme celle de Central Town, qui reste en tête longtemps après avoir éteint la console. Les bruitages, eux, renforcent l’immersion, chaque menu, chaque attaque a son effet distinctif, une petite attention qui donne du caractère à l’expérience. Quant au doublage, la version japonaise fait le job avec passion, notamment pour les Digimon. Le silence du héros, en revanche, se ressent encore plus face à des personnages expressifs, certaines scènes émotionnelles auraient gagné en intensité avec une voix... Par contre, les comédiens anglais, eux, manquent de peps et de folie. Pour le coup, nous vous conseillons de jouer dans la langue de Mishima.

Martial DUCHEMIN Rédacteur en chef - Spécialiste Japon
Résident au Japon qui a trois passions dans la vie : les jeux vidéo, les figurines, et la bouffe. Adore les balades à Akiba, le retrogaming, et les salles d'arcade. Ma vie est vouée à Dragon Ball.
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