TEST - Enemy Front : un FPS pendant la Seconde Guerre mondiale peut-il encore séduire ?

Robert Hawkins doit sauver le peuple polonais de la menace, et pour cela, effectuer quelques missions de sabotage, comme détruire une voie de chemin de fer ou prendre d'assaut une église. Si l'idée est d'évoluer dans des zones ouvertes pour accomplir à bien ces objectifs, tout cela n'est clairement pas à la hauteur. Entre les missions FedEx, qui consistent à aller chercher un objet précis - comme de la TNT - puis la ramener aux résistants et les phases de massacre en règle des forces Nazis jusqu'à leur fuite, le gameplay n'a rien d'original.

L'influence des Sniper: Ghost Warrior est bien présente, mais surtout celle de Sniper Elite V2.

Enemy Front propose cependant diverses approches. Foncer dans le tas est possible, mais il y a toujours moyen de contourner l'ennemi, de l'éliminer en toute discrétion ou abattre les soldats au loin avec un fusil sniper. Sur ce dernier mode de fonctionnement, l'influence des Sniper: Ghost Warrior est bien présente, mais surtout celle de Sniper Elite V2, notamment la caméra suivant la balle au ralenti lors de certains tirs. Malheureusement, le reste ne suit pas. Être discret ne paye que rarement, et les ennemis finissent toujours par repérer Hawkins. La faute à des exécutions au corps-à-corps beaucoup trop longues, mais surtout à une intelligence artificielle aléatoire, entre vision bionique vous repérant de loin au QI d'huître, ne vous détectant pas même sous ses yeux.

Au final, l'approche musclée sera la plus utilisée, mais ne procure pas plus de sensations fortes. La jouabilité est en effet très lourde, lente, peu dynamique, et la sensation des armes est inexistante. Il est cependant possible d'utiliser certains éléments du décor, comme des camions, des grues ou autres rondins de bois pour éliminer un groupe de soldats, mais l'effet est tellement prévisible qu'il n'a rien de jouissif. Les bidons rouges sont évidemment la partie, et possèdent même un aimant à Nazi ! L'occasion de tout faire péter dans une explosion sympathique, mais malheureusement ne faisant pas beaucoup de dégâts. Il n'est pas rare de voir un Allemand se relever après la détonation alors qu'il se trouvait à deux mètres du baril.

Au fur et à mesure de l'aventure, Hawkins raconte à son ami polonais son sauvetage d'une demoiselle résistante française dans la campagne provinciale. Une histoire dans une histoire, qui n'apporte rien de plus, si ce n'est un décor plus bucolique, et qui change un peu des villes génériques du reste de l'Europe. Encore une fois, difficile de rester discret et le massacre de soldats ne se fait pas attendre. Chose intéressante, donc suffisamment rare pour être soulignée, il est possible à certains moments du jeu de choisir son chemin, changeant alors la séquence. Un principe plutôt réussi, et qui peut plaire aux plus téméraires souhaitant refaire le titre une seconde fois.