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TEST Propagation: Paradise Hotel, le survival horror en VR qui va vous faire flipper !

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Les Français de WanadevStudio sortent de leur zone de confort et nous offrent leur premier survival horror. Très éloigné des wave shooters et autres jeux typés arcade, ils proposent un jeu où la narration et l'angoisse prennent une place prépondérante.

La contamination se poursuit


Fournisseurs de titres multijoueurs à destination des salles d’arcade VR depuis bientôt quatre ans, les développeurs lyonnais avaient déjà adapté deux de leurs titres phares aux casques grand public. Tout d'abord Propagation VR, un wave shooter horrifique pur et dur où se mêlent graphismes réalistes, ambiance sonore inquiétante et créatures en tout genre pour notre plus grande frayeur. Un peu plus tard, ce fut au tour de Ragnarock, jeu de rythme low poly dans lequel nous sommes censés donner la cadence en tant que chef des rameurs d’un drakkar, sur des airs rock et metal endiablés. Dans les deux cas, que ce soit sur PC VR ou même sur casques autonomes, les portages furent des réussites à tous les niveaux et ont conféré une image de qualité au studio indépendant. Quand, fin 2021, il annonçait Propagation: Paradise Hotel, un survival horror se situant dans le même univers que Propagation VR avec au programme une aventure immersive, de l’exploration, des énigmes et une ambiance angoissante, nous avions été positivement surpris de ce changement radical de style. Le jeu tient-il toutes ses promesses ? Voici ce que nous en avons pensé.

Le Paradise Hotel est l'archétype même du décor qui sied parfaitement au style horrifique.

SoeursNous voici en 2021 au sein du luxueux Hotel Paradise, joyau d’élégance et de modernité de la fin du 19e siècle. Depuis quelques semaines, une étrange maladie transforme les personnes présentes en des créatures plus monstrueuses les unes que les autres et avides de chair humaine. Fort heureusement, une poignée de survivants ayant miraculeusement échappé à la contamination a pu se barricader dans les cuisines de l’immeuble. Le personnage que nous incarnons, Emily Diaz, une jeune barmaid de l’hôtel, et Owen, un agent de sécurité, sont les deux derniers encore en vie de ce petit groupe. Les autres ont finalement décidé de tenter leur chance au-dehors, en vain. Alors que l’espoir de s’en sortir vivant et que les provisions s’amenuisent doucement, Owen capte un message de l’armée sur sa radio. Une personne répond à l’appel et ce n’est autre qu’Ashley, notre sœur jumelle qui a réussi à se mettre à l’abri dans les étages supérieurs. Aucune hésitation à avoir, nous devons sortir de là et lui venir en aide quitte à risquer notre vie...

Après une introduction destinée à poser les bases du récit et à servir de court tutoriel, nous quittons donc notre refuge avec pour objectif de parvenir au sommet du bâtiment. Bien évidemment, notre périple sera semé d’embuches en tout genre. Pour nous guider tout au long de cette aventure, nous pourrons parfois compter sur l’aide bienvenue de ces deux personnages secondaires, mais aussi de feuillets disséminés tout au long de notre parcours. Ceux-ci peuvent prendre la forme d’une note de service, d’un journal personnel ou encore d’un semblant de testament. Outre le fait de nous fournir des indications précieuses, ces documents viendront enrichir la trame de l’histoire.

Paradise BComme tout bon survival horror, Paradise Hotel nous propose différents types de gameplay qui se mélangent tout au long de l’intrigue. De l’exploration tout d’abord, car nous nous trouvons en territoire inconnu et c’est un vrai dédale de couloirs que nous devons parcourir. Fort heureusement, la carte qui se trouve dans notre inventaire répertorie les corridors et pièces qui ont été découverts, et si d’autres zones sont accessibles, verrouillées ou condamnées. Le bâtiment se trouvant presque totalement dans l’obscurité, il faut aussi en fouiller soigneusement chaque tiroir et armoire à l’aide de notre lampe de poche dans le but de trouver des munitions indispensables à notre survie, de la solution antiseptique pour soigner nos blessures, mais aussi des piles pour alimenter notre lampe. De petits bonus sont à récolter tout au long du jeu sous la forme de petites figurines en forme de pieuvre, clin d’œil au logo de WanadevStudio.

Sans un bruit... Tu survis !

Ensuite, il y a de l’infiltration et de la résolution d’énigmes. En effet, les morts-vivants et autres monstruosités que nous devons affronter sont très sensibles au bruit. Il est donc parfois judicieux de se la jouer en mode Spinter Cell et ainsi de fouiller en silence afin d’éviter un affrontement inutile. De plus, selon notre état de santé et celui de notre inventaire, une rencontre belliqueuse peut signer notre arrêt de mort prématuré : il est ainsi plus sage d’emprunter un chemin alternatif parfois plus long, mais bien plus sécurisant. En ce qui concerne les puzzles, ils ne sont pas nombreux, ni trop complexes, mais rajoutent un peu de réflexion tout en mettant l’action et le stress de côté pendant quelques instants.

La panique aidant, il n’est pas rare de devoir vider un chargeur complet pour venir à bout d’un seul de ces monstres.

ChapmanVenons-en enfin à la partie la plus difficile, mais aussi la plus jouissive du jeu, c’est-à-dire l’action à proprement parler. Armé d’un simple pistolet et de notre lampe de poche, nous devons déambuler dans les couloirs et les chambres jonchés de sang et de cadavres plus répugnants les uns que les autres, avec la crainte d’en voir certains se relever et nous agresser, ce qui est bien évidemment le cas. La panique aidant, il n’est pas rare de devoir vider un chargeur complet pour venir à bout d’un seul de ces monstres, lesquels profitent souvent de l’obscurité pour nous tomber dessus par surprise au détour d’un couloir, d’un conduit d’aération ou d’une pièce fermée. Il va sans dire qu’après seulement une ou deux de ces rencontres fortuites, le mot d’ordre devient la prudence. Le sentiment de stress est si intense qu'il faut inspecter minutieusement chaque recoin d’une pièce où nous pénétrons, et c’est arme au poing, prêt à tirer, que nous entrouvrons la moindre porte. Les créatures que nous rencontrons tout au long du jeu sont diverses et variées avec chacune son mode de déplacement et sa façon d’attaquer. Certaines sont plus facilement neutralisables, d’autres le sont moins, beaucoup moins, c’est d’ailleurs le cas pour celles que nous appelons les boss de fin de niveau. À noter, une seconde arme à dénicher peut rendre la suite des échanges plus équilibrée, sans pour autant en faire une promenade de santé. 

La durée de vie du jeu tourne autour des cinq heures, parfois plus en fonction du nombre de fois où nous devrons recommencer l’un des niveaux. Elle peut être prolongée si nous partons à la recherche de tous les petits bonus cachés, mais aussi par le choix d'une difficulté de jeu plus élevée.

Une atmosphère à vous glacer le sang

Depuis plusieurs années, le cinéma et le monde vidéoludique s’influencent mutuellement et c’est encore une fois le cas. La musique d’accompagnement bénéficie d’une orchestration digne d’une production du 7e art et colle parfaitement aux passages les plus marquants du jeu. Elle se veut angoissante lors des moments de vulnérabilité, nous fait sursauter durant les jump scares et devient même épique lors des combats les plus acharnés. Qui plus est, et comme si le besoin s’en faisait sentir, pour accroître davantage encore notre détresse, des coups de violons qui ne sont pas sans rappeler le célèbre thème des Dents de la mer se font parfois entendre comme pour nous prévenir d’un danger imminent. Quant aux effets sonores, ils ne sont pas en reste et parviennent eux aussi à instaurer un sentiment général de crainte et d’angoisse entre l’orage qui gronde, les portes qui grincent, les murs qui craquent, les gémissements lointains et les mouches qui volent au-dessus des corps sans vie. Une fois de plus, pas de doublage français, mais une version anglaise accompagnée de sous-titres. L’immersion en pâti toujours un peu et c’est bien dommage, d’autant plus de la part d’un studio français.

La musique d’accompagnement bénéficie d’une orchestration digne d’une production du 7e art.

GymSi la bande-son est de grande qualité, la partie visuelle est du même acabit et les développeurs ont fait preuve d'une maîtrise à tous les étages. En ce qui concerne l’hôtel, son mobilier et les différents objets, leur rendu est excellent. Ils foisonnent de détails pour parfaire l'immersion, si bien que nous avons vraiment l’impression de déambuler dans cette bâtisse d’une autre époque, maculée d’hémoglobine. Ce genre d’édifice est l'archétype même du décor qui sied parfaitement au style horrifique, que ce soit dans les jeux vidéo ou les productions cinématographiques. À propos des personnages non jouables, bien que légèrement caricaturaux, ils sont très bien finis, ce qui leur donne un côté fort réaliste. Il en va de même pour les différentes créatures et autres dépouilles qui se dressent sur notre chemin, ayant un aspect réaliste les rendant d’autant plus effrayantes.

Le rendu visuel standard est déjà très bon, mais puisque l’interface du jeu permet de peaufiner les réglages graphiques, si votre carte vous le permet, nous vous conseillons de les pousser ainsi que la résolution au maximum, cela vous offrira une netteté sans pareille. Par contre, si ce n’est pas le cas, privilégiez la fluidité au rendu, car lors des scènes de combat, vos assaillants sont vifs et rapides et de gros lags pourraient vous coûter cher. Toujours en ce qui concerne les paramètres du jeu, pour celles et ceux qui souffriraient de cinétose, il sera possible de choisir un type de déplacement par téléportation ainsi que des mouvements de rotation moins agressifs.

Quelques aspects perfectibles

Nous avons regretté l’absence de retour haptique au niveau des manettes. Selon nous, il aurait été utile lors de la saisie d’un objet à l’aveugle pour en confirmer la prise en main. Par exemple, lors du rechargement du fusil à pompe pour lequel nous devons presque systématiquement quitter notre adversaire du regard. Nous avons également été déçu par le peu d’interactions avec les éléments environnants et l'utilisation de certains objets pour nous défendre, une fois à court de munitions, aurait été un vrai plus.

Paradise

Au final, même s'il est un peu court, Propagation: Paradise Hotel est un excellent jeu de survie et d'horreur qui vous met dans un état de stress constant et fait sursauter à plusieurs reprises. Sa réalisation a été soignée pour fournir aux joueurs une expérience qualitative tant au niveau de la narration, du gameplay et de son atmosphère inquiétante. WanadevStudio livre donc une fois de plus un titre de qualité que nous ne pouvons que vous conseiller.

Propagation: Paradise Hotel vous tente? Vous pouvez vous le procurer sur Steam en PC VR, mais si c'est plutôt la version Quest qui vous intéresse, rendez-vous sur l'Oculus Store.

Les plus
  • Un survival horror digne de ce nom
  • Des graphismes impressionnants
  • Une bande-son hollywoodienne
  • Un gameplay au poil
  • Une narration soignée
Les moins
  • La durée de vie assez courte
  • Pas de version audio française (sous-titres)
  • Pas de retours haptiques dans les manettes
Notation
Graphismes
17
20
Bande-son
18
20
Jouabilité
17
20
Durée de vie
14
20
Scénario
17
20
Verdict
17
20

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