
Le plus gros syndicat des salariés du jeu vidéo en France lance un appel à la grève pour le mois prochain.
Le milieu du jeu vidéo va mal, les studios licencient à tour de bras ou ferment leurs portes, de gros projets se cassent les dents face à la réalité du marché ou sont annulés avant même leur officialisation. Si les leviers d'action ne sont pas nombreux pour les employés, le Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo lance un appel à la grève en France.
Né il y a maintenant huit ans, le STJV a récemment soutenu les actions des salariés de DON'T NOD, qui luttent contre la direction, qui compte bien licencier du personnel. Mais cette fois, le STJV lance un appel à une grève générale le 13 février 2025 et voici ses exigences :
- Le maintien des emplois, l’annulation des licenciements et la responsabilisation des décisionnaires qui doivent se sacrifier en priorité quand leur entreprise est en difficulté.
- La transparence des entreprises sur leurs finances et santé économique, pour que les travailleur·ses puissent se projeter sur leur futur, et le partage des bénéfices avec elleux.
- La prise en compte de la santé au travail et de la vie personnelle, par la réorganisation du travail et la réduction du temps de travail.
- La participation directe des travailleur·ses aux prises de décision dans leur entreprise pour éviter les erreurs de leurs directions et contrôler le bon usage des financements, privés et public.
Le Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo rajoute :
Ces revendications sont très concrètes, et viennent répondre aux décennies de mauvaise gestion des entreprises, d’opacité et de négation des souffrances des travailleur·ses. Par exemple, au moment de la publication de cet appel, les travailleur‧ses de Don’t Nod sont en grève contre un plan de licenciement causé par des années de mauvaise gestion, et d’alerte de travailleur‧ses non écoutées. N’hésitez pas à soutenir leur caisse de grève.
Si nos patron‧nes ignorent systématiquement les demandes polies, les travailleur‧ses ont pour elleux le nombre et la solidarité qui les relie. Nous devons nous organiser partout. Nous vous encourageons à aller à la rencontre de vos représentant‧es syndicaux pour en parler, à nous contacter, à organiser des actions et discussion chez vous, et à rejoindre ensemble les rassemblements qui vont s’organiser le 13 février prochain.
Nous rappelons que cet appel couvre le champ d’action du STJV dans le secteur privé, et concerne donc toute personne employée par une société d’édition, distribution, services et/ou création pour le jeu vidéo quel que soit son poste ou son statut et quel que soit le domaine d’activité de sa société (jeux, consoles, mobile, serious games, VR/AR, moteurs de jeu, services marketing, streaming, produits dérivés, esport, création de contenu en ligne, etc.), ainsi que tous·tes les enseignants·es travaillant dans des écoles privées dans des cursus en lien avec le jeu vidéo. Puisqu’il s’agit d’un appel national à la grève, aucune démarche n’est nécessaire pour se mettre en grève : il suffit de ne pas venir travailler.
Pour rappel, la France compte de nombreux studios de développement, que ce soit Ubisoft, Gameloft, Arkane, Quantic Dream, Asobo, Motion Twin, BlueTwelve, Ankama, Shiro, Artefacts, Cyanide ou encore DON'T NOD. Reste à savoir si un grand nombre d'employés de ces firmes et des autres répondront à cet appel à la grève du 13 février 2025.
Rédacteur - Testeur Clint008 |