TEST - Batman: Arkham Knight - Batou sait comment nous dire adieu

Cela fait déjà plusieurs mois que Gotham est débarrassée du Joker. La conséquence principale de la mort du "Prince Clown du crime" a été la baisse de la violence dans les rues. Mais cette "paix" temporaire n'est plus que de l'histoire ancienne au moment où l'Epouvantail signe son grand retour pour attaquer la ville. Aidé par de puissants alliés, le vilain a pris le contrôle en moins de 24h, ne laissant qu'un cimetière géant derrière lui. Au même moment, une autre menace, portant le nom de Chevalier d'Arkham, fait son apparition. Accompagné d'une milice de drones surarmés, ce nouvel ennemi devient vite un autre problème pour le seul espoir de Gotham : Batman.

Batman: Arkham Knight en met plein les yeux.

Déjà bien sombre au travers de ses deux premiers opus, la franchise Arkham passe un cran supplémentaire avec Batman: Arkham Knight. Dépressive à souhait, l'intrigue suit le parcours d'un super-héros fatigué, torturé et parfois obligé de jouer sur plusieurs tableaux pour parvenir à ses fins et préserver le peu de proches qu'il lui reste. Perdu sans sa Némésis, le Dark Knight semble complètement dépassé par la tournure des événements, questionnant sans cesse ses choix et son avenir en tant que justicier d'une métropole peut-être perdue à tout jamais. Disons-le, les scénaristes de Rocksteady frappent encore très fort, même s'ils ont tendance à diluer l'histoire dans de multiples arcs qui s'enchevêtrent et perdent en continuité sur la longueur. Ils ont surtout le culot de s'en sortir sans que le Joker soit le principal vilain. Une véritable prouesse, nourrie par des personnages mentalement malades et des moments, tantôt surprenants, tantôt décrochant la mâchoire. En revanche, force est de reconnaître que l'Epouvantail est sous-exploité. Si le fait qu'il agisse dans l'ombre au profit du Chevalier d'Arkham n'est pas un problème en soi compte tenu de sa personnalité, l'absence de séquences hallucinatoires façon Asylum se fait cruellement ressentir.

Paralysé par la PlayStation 3 et la Xbox 360 jusqu'à aujourd'hui, Rocksteady a fini par trouver un écrin digne de ce nom avec les dernières consoles de Sony Computer Entertainment et Microsoft. Vaste et dark à souhait, Gotham respire de mille feux, tandis que le character design ô combien saisissant est davantage mis en exergue par une modélisation aux petits oignons. Riche en effets visuels et plutôt solide techniquement (fluidité excellente, zéro bug à signaler), Batman: Arkham Knight en met plein les yeux, et les fans risquent d'être aux anges. Les développeurs ont poussé le sens du détail très loin, dans le sillage du costume de Batou qui s'abime au fur et à mesure que les heures défilent. Grâce à leur maîtrise du moteur, ils peuvent le laisser s'exprimer pleinement afin de livrer un écrin visuel à la hauteur de la carrure de l'homme chauve-souris. Sur son 31, il n'a jamais été aussi beau.

Hyper respectueux de la mythologie et de DC Comics en général, Rocksteady se permet aussi un sans-faute sur la partie sonore. Avec des voix, même françaises, qui collent parfaitement aux protagonistes, une synchronisation labiale bien gérée, des bruitages bien retranscrits et des musiques toujours dans le ton, le score de Batman: Arkham Knight accompagne le spectacle avec brio.