Test
Maskmaker KeyArt FINAL

TEST de Maskmaker : comment réveiller l’âme d’artiste qui est en vous de la plus belle des manières

par

Un tout nouveau monde enchanteur en réalité virtuelle dans les parages ? La réponse sans plus attendre !

Mon apprenti tu seras...

Après un A Fisherman Tale particulièrement réussi et plusieurs fois récompensé, le studio InnerspaceVR revient avec son projet le plus ambitieux qui est un conte poétique à la fois profond et innovant. Dans Maskmaker, nous incarnons un apprenti artisan propulsé un peu malgré lui dans un monde enchanteur, appelé Royaume des masques à la recherche de la vérité sur l’histoire de ce lieu et sur celle d’un mystérieux guide, appelé Prospero. Tout commence une nuit de pleine lune quand, au détour d’une ruelle, nous découvrons une boutique de masques à l’abandon dans laquelle d’étranges voix fantomatiques semblent émaner des masques autour de nous, nous appelant vers un mystérieux atelier caché derrière les murs de la boutique. Notre curiosité nous pousse à en savoir plus sur les mystères que renferme cet endroit, c’est ainsi que débute notre grand voyage dans l’univers onirique de Maskmaker.

Maskmaker est un récit narratif envoûtant à la mécanique innovante et profonde.

ss 6f3b14b963dadfa1b8ee537e49f7d6bf85542e5b.1920x1080Dès les premiers instants, nous sommes plongés dans un monde particulièrement coloré et graphiquement somptueux, la signature artistique d’InnerspaceVR est bien là et fait une fois encore des merveilles, le studio nous happe sans aucune difficulté dans sa dernière création. Chaque environnement, qui semble avoir été peint à la main, est propice à la contemplation ou à l’émerveillement. Nous admirons le travail effectué sur l’ensemble des biomes que nous avons été amenés à parcourir tout au long de cette aventure, chacun possédant sa propre identité visuelle.

C’est par l’intermédiaire d’un atelier empreint de magie et point central de notre aventure que nous découvrons les rudiments du métier de sculpteur de masques en bois. Nous sommes guidé par ces esprits qui voient en nous celui qui redonnera vie au magasin, leur nouveau Maskmaker. C’est avec plaisir, dans cette ambiance presque spirituelle, que nous sculptons et peignons alors notre tout premier masque à l’aide d’outillages agréables à manipuler et tombant parfaitement sous la main. Chaque détail de cette manufacture nous invite à la créativité, et ce premier jet n’est finalement que le début d’une longue lignée. Effectivement, nous apprenons assez rapidement que ces masques, à défaut d’être des objets cosmétiques, sont en réalité une porte vers un autre monde, le Royaume des masques. Pas peu fier de notre création, c’est avec l’excitation d’un enfant qui va au carnaval que nous le portons à notre tête, et débute alors notre plongeon dans l’inconnu.

Émerveillé tu resteras...


Très bien pensé et novateur, Maskmaker continu dans la même veine que son prédécesseur, mais se démarque par son aspect exploration et narratif bien plus profond. Tout au long de l’aventure, nous sommes accompagnés par un certain Prospero, aussi intrigant qu’énigmatique, à la fois guide nous faisant découvrir au fur et mesure l’histoire de ce lieu mystique et celle de ses étranges habitants, mais aussi mentor avec qui nous apprenons à confectionner des masques toujours plus perfectionnés, en utilisant les ressources naturelles à notre disposition.

Nous avons affaire à un doublage en français de qualité.

ss 60ad54f00bc7092e94e18f8c8acbdc341034a4f4.1920x1080Le cœur du gameplay réside dans la coopération entre chaque personnage peuplant cet univers qu’il est possible d’incarner à travers leurs masques, la progression n’étant possible qu’en s’entraidant, sorte de coopération asynchrone, et ce, bien au-delà d’un même environnement. À la manière d’un multivers, chaque biome, chaque individu est connecté avec les autres, l’avancée dans l’un permet l’avancée dans les autres, et tout est finalement relié à l’atelier magique dont nous avons pris possession. Afin d’accentuer cet effet de lien perpétuel où tout ne fait qu’un, les transitions entre chaque monde et chaque esprit sont instantanées, sans le moindre temps de chargement, ce qui, il faut bien l’avouer, est pour le coup assez magique et véritablement plaisant. À la manière d’un puzzle géant que nous devons résoudre, nous avançons dans l’aventure en explorant, en prenant possession des habitants, en revenant sur nos pas et en ramassant divers matériaux, pour confectionner de nouveaux masques afin d’en apprendre un peu plus sur ce qui nous entoure et sur ce mystérieux Prospero. Certains collectibles sont disséminés çà et là et, bien qu’ils ne soient pas essentiels, c’est l’occasion pour Prospero de nous donner quelques anecdotes. Les allers-retours ne sont jamais redondants et accentuent le sentiment d’intrication de cette grande machinerie.

Nous devons ainsi résoudre de multiples énigmes aux mécanismes plutôt simples pour trouver le chemin de notre périple, et s’il s’avère que nous séchions sur une, nous sommes toujours aidés par les bons conseils de notre guide. Bien que cela permette de rendre le jeu accessible au plus grand nombre, nous trouvons qu'il a tendance à nous prendre par la main un peu trop rapidement. Nous sommes finalement arrivés au bout de cette très jolie aventure sans difficulté en cinq heures environ (restez jusqu’à la fin du générique pour un petit clin d’œil à la VR). Sans être insurmontables, les énigmes auraient mérité d’être peut-être plus nombreuses et plus difficiles. Nous gardons en souvenir A Fisherman Tale, orienté escape game qui a mis bien plus à l’épreuve notre matière grise. L’ambiance sonore et les musiques sont très agréables, parfois enchanteresses. Elles nous immergent dans cet univers mystérieux et avec l’excellent travail sur les voix françaises, Maskmaker réalise ici un sans-faute. C’est un pur régal que de parcourir l’aventure narrée tout au long dans la langue de Molière, l’immersion et le plaisir de jeu s’en retrouvent décuplés et c’est assez rare dans un jeu VR pour le souligner.

Accessible à tous et optimisé avec amour tu seras...

Du côté du confort de jeu, Maskmaker coche également les bonnes cases et prend soin des joueurs tout au long de leurs pérégrinations. C’est ainsi que nous retrouvons tout le confort moderne d’une immersion en VR d’aujourd’hui avec des options de vignettage pour réduire la nausée, le choix de la préférence de rotation, mais aussi la possibilité de jouer assis avec un système baptisé télégrab par les développeurs, permettant d’attraper un objet à distance sans avoir forcément à se pencher, ce qui n’empêche pas de se jouer « role-play » en s’investissant un peu plus physiquement. Terminons ce chapitre avec la possibilité d’ajuster la hauteur des sous-titres, une fonction fort bienvenue, et de se déplacer par téléportation ou de manière libre. Ce dernier point cependant nous a fait tourner en bourrique plusieurs fois, car bien que le jeu soit jouable avec le déplacement libre au joystick, nous sommes restés bloqués par endroit sans comprendre ce qu’il fallait faire pour progresser, alors qu’il suffisait de se téléporter pour franchir l’obstacle. Heureusement, il est aisé de passer d’un mode de déplacement à l’autre, le joystick gauche est utilisé pour le déplacement libre, tandis que le droit permet des rotations sur soi-même et la téléportation, ce qui est tout de même bien pratique. Cela nous affranchit ainsi de quelques passages par les menus, obligatoires sur d'autres jeux.

Un véritable travail a été fait sur l’optimisation, si bien que le jeu est parfaitement jouable même sur les configurations les plus modestes. C’est simple, Maskmaker fait l’impasse sur le menu des réglages graphiques, mais arrive à nous régaler les yeux du début jusqu’à la fin. Nous imaginons avec aisance un futur portage du jeu sur les casques Oculus Quest en autonome sans trop de concessions sur les graphismes et les développeurs semblent d'ailleurs enthousiastes avec cette idée comme le cofondateur du studio nous l'a expliqué dans une interview.

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À contre-courant des productions VR actuelles, le studio InnerspaceVR démontre encore une fois tout son savoir-faire et nous livre ici un récit narratif envoûtant à la mécanique innovante et profonde, un voyage enchanteur doublé de voix françaises de qualité, un délice. Cependant, si le concept est original, le level design aurait peut-être gagné à être encore plus exploité, les énigmes plus difficiles et l'aventure peut-être un peu plus longue. 

Le jeu est disponible sur Steam et le Playstation Store. Il sortira ultérieurement sur l'Oculus Rift Store

Les plus
  • L'univers magnifique et enchanteur
  • La bande-son et les doublages français excellents
  • Mécaniques de jeu innovantes
  • Gameplay et prise en main assez exemplaires
Les moins
  • Level design qui aurait pu être encore plus exploité
  • Énigmes et puzzles un peu trop simples
  • Durée de vie un peu courte
Notation
Graphisme
17
20
Bande son
17
20
Jouabilité
15
20
Durée de vie
14
20
Scénario
16
20
Verdict
17
20

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