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The Cycle

TEST de The Cycle : l’OVNI qui vaut le détour

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The Cycle : À cheval sur plusieurs genres, le concept est bien curieux. Ça ne nous a pas empêchés de l’apprécier et d’enchainer les parties.

Vous avez dit Battle Royale ?

Avec ses inspirations venues d’un peu partout, The Cycle est le genre de jeu cosmopolite qu’il est agréable de découvrir. Des petits malins dans l’assistance l’identifieront souvent en tant que Battle Royale, mais à nos yeux, The Cycle est bien plus que cela. À vrai dire, le jeu emprunte autant au genre phare de ces dernières années qu’aux FPS, et il parvient même à mélanger des éléments de light RPG. Le résultat est pour le moins surprenant et indéniablement innovant pour ceux qui ont déjà fait le tour de l’offre actuelle. Plus important, la cohérence de tous ces styles est respectée ce qui donne en jeu une certaine harmonie qui le rend très agréable à jouer, et assez addictif il faut le reconnaître.

Le studio allemand Yager a de toute manière revisité tout ce que vous pensiez savoir sur les Battle Royale.

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Plus concrètement, le but du jeu est de faire le sale boulot d’un prospecteur. Un travail plutôt ingrat qui consiste à explorer une terre sauvage pour remplir différentes missions, appelées ici contrats, au profit de grandes sociétés. Généralement, il s’agit d’exploiter les ressources naturelles de Fortuna III, la planète qui vous sert de lieu de travail, mais par chance, vos objectifs sont un peu variés pour vous éviter la monotonie du forage de minéraux. Le twist intéressant de The Cycle, c’est que vous n’êtes pas le seul à faire votre besogne. 19 autres prospecteurs sont sur le qui-vive, sans compter les créatures sauvages qui rôdent (dont nous aurons le temps de reparler). Cela peut paraître peu pour un pseudo Battle Royale, mais il n’y a pas de quoi s’inquiéter.

The Cycle offre bien assez d’activités durant ses parties qui s’avèrent relativement courtes, mais fichtrement bien rythmées. Il faut dire que l’élimination des autres joueurs n'est pas la seule chose qui importe ici, mais bien la réalisation des objectifs. Chacun d’entre eux permet d’engranger des points qui serviront à établir un classement, le gagnant étant évidemment celui qui en accumule le plus avant que la planète ne devienne inhabitable et qu’une navette d’évacuation débarque, mettant ainsi fin à la partie. L’idée de game design est toute bête, mais elle fonctionne à la perfection avec la philosophie de The Cycle qui offre une relecture rafraichissante à un genre qui a tendance à s’enliser avec le temps.

The CycleLe studio allemand Yager a de toute manière revisité tout ce que vous pensiez savoir sur les Battle Royale pour donner quelque chose d’improbable, mais aussi de plus punchy à notre goût. Un exemple tout bête : si le largage initial est toujours aléatoire, le démarrage est pour le coup moins laborieux par rapport aux autres jeux du genre. Arme de poing en poche, vous pouvez directement partir tabasser tout ce qui bouge. Et ce n’est pas seulement le tout début de partie qui est explosif. En cours de jeu, vous pourrez accéder à un magasin qui vous permettra d’acheter armes, compétences et véhicules que vous aurez personnalisés avant le début de la partie. Pas une once d’aléatoire donc, pas plus qu’il n’y a de rétrécissement de zone. À notre sens, cette approche améliore considérablement l’aspect compétitif qui se dégage de The Cycle. De plus le jeu se maîtrise assez rapidement, presque aussi vite que votre environnement à vrai dire.

Nous ne sommes pas seuls


Car outre la concurrence plus ou moins loyale qui règne entre les différents prospecteurs, The Cycle a la fantaisie d’intégrer une grosse dose de PvE à sa recette forcément orienté PvP. Ce sont vos interactions avec le monde sauvage qui servent de fil rouge à cet aspect du jeu qui aurait pu être un peu pauvre tout seul. Mixée à un gameplay multijoueur, la dimension PvPvE devient à l’inverse le point culminant de notre expérience. Un cocktail parfaitement dosé qui commence par le massacre de la faune locale. Tuer des PNJ est le principal moyen de faire fortune sur Fortuna III et ainsi de se procurer des armes. Ce sont également des autochtones qu’il faudra abattre pour récupérer des matériaux de construction. Il n’est pas question de fabriquer des maisons ou des outils durant une partie, mais bien des armes entre deux sessions.

Nous apprécions la bonne montée en puissance de ce PvE.

The CycleUn système classique de blueprints est de la partie. Si c’est un moyen simple et efficace pour simuler une courbe de progression dans un jeu compétitif, nous lui préférons le concept de réputation à monter auprès de trois factions différentes (à choisir au début de chaque partie). Ce sont ces dernières qui vous fournissent les plans de constructions de vos futurs armes et gadgets, chaque faction ayant une spécialité. De quoi ajouter un nouvel enjeu sans même avoir à jouer. Puisque nous en sommes à évoquer l’arsenal, autant louer la diversité des flingues et des compétences. À l’heure où nous écrivons ces lignes, nous n’en avons toujours pas fait le tour.

Pour en revenir aux bestioles qui peuplent Fortuna III, sachez que leur seule présence suffit pour apporter du challenge à The Cycle. Passé les premières créatures fragiles et peu nombreuses, vous ferez rapidement face à des nuées remplies de gros monstres qui représentent autant un danger que n’importe quel joueur. Et si nous apprécions la bonne montée en puissance de ce PvE et l’idée que les PNJ ne sont pas uniquement là pour se faire farmer, nous devons en revanche formuler un reproche au bestiaire du titre qui manque un peu de variété à notre goût. Bien que les ennemis ne soient pas nombreux, ce n’est pas le seul défaut dont souffre The Cycle. Cela nous renvoie inévitablement aux gunfights qui manquent de panache. À moins de sortir les armes lourdes, les combats n’ont pas l’impact nécessaire pour nous faire vibrer.

The CycleLa feature la plus ratée revient quant à elle à l’idée de pacte. Sur le papier cela revient simplement à former une alliance de circonstance avec un autre prospecteur pour triompher plus facilement des menaces de Fortuna III. Dans les faits, aucun joueur n’est assez suicidaire ou naïf pour baisser les armes et agiter un drapeau blanc devant un inconnu qui n’hésitera pas à se retourner contre vous à la première occasion. Et puis quitte à jouer à plusieurs, ce qui apporte forcément un plus à l’expérience, autant se tourner vers les modes coopératifs qui permettent de former une équipe de 2 ou 4 joueurs.

Fortuna III, planète touristique


Du reste, The Cycle n’en oublie pas d’être joli. Pour un titre qui n’a pas forcément bénéficié d’un budget de folie, le rendu est plutôt impressionnant avec des effets de lumière franchement réussis. Idem pour l’eau et toutes les surfaces réfléchissantes. En fait, il n’y a presque rien à jeter du côté des graphismes hormis peut-être les expressions faciales des prospecteurs et quelques effets pyrotechniques. Nous aurions aimé que la bande-son soit aussi irréprochable, mais cette dernière se contente d'assurer le job sans en faire trop. Notons d’ailleurs que le bruitage des armes est lui aussi assez léger, ce qui n’aide pas à leur donner plus de patate. Pour en revenir à nos graphismes, l’utilisation de l’Unreal Engine 4 y est pour beaucoup dans la réussite de l’esthétique, mais l’inspiration artistique est quant à elle variable. Le design des personnages nous rappelle par exemple Fortnite à certains égards, tandis que le reste de la planète donne plutôt dans de la SF tout ce qu’il y a de plus sérieuse. Tout cela est de l’ordre du détail, puisqu'au final, l’univers graphique est tout à fait acceptable, mais nous soulevons simplement le fait que The Cycle est un melting-pot artistique qui peut manquer de cohérence aux yeux des plus pointilleux (en l’occurrence votre humble serviteur).

Trêve de chipotage, il est temps de parler de level design et c’est autrement plus intéressant. The Cycle possède en effet un monde qui nous a convaincus par sa complexité et l’imbrication des différents biomes. Le titre n’hésite pas à jouer sur la verticalité et se donne d’ailleurs les moyens de sa politique ambitieuse. Les joueurs ont ainsi accès à des jetpacks, sauts spatiaux, véhicules et autres moyens de transport qui rendent les déplacements comme les combats plus stratégiques, mais aussi plus agréables. L’exploration de Fortuna III a été pour nous un succès bien que nous puissions lui reprocher d’être un peu trop grande vu le faible nombre de joueurs. Ses objectifs abondants peuvent également inviter malgré eux les prospecteurs à une forme de sédentarité contre nature. Dans tous les cas, The Cycle s’illustre par une grande variété (une fois encore) qui offre moult façons d’aborder le jeu, l’essence même d’un level design réussi en somme.

The Cycle image

Après ces longs pavés d’encensement, pour la plupart, le bilan ne pouvait être que positif. Ne serait-ce que parce que le jeu est beau, bien construit et que son principe de base est relativement original, The Cycle mérite d’être connu. Dans tout cela, nous retiendrons évidemment la revisite du Battle Royale, ainsi que le mix PvEvP qui nous a paru harmonieux. Il n’en faut pas plus pour apprécier cette petite tambouille qui montre de la variété autant dans ses enjeux que dans les genres qui l’inspirent. Pour notre part, cela a même mis en sourdine les quelques défauts que nous avons pu lui trouver çà et là. De quoi nous concentrer davantage sur l’intensité que nous pouvons ressentir à chaque partie.

Les plus
  • Concept original
  • Mélange des genres réussi
  • Pas d'aléatoire
  • Rythme plus intense qu'un Battle Royale
  • Plutôt beau
  • Bon level design
Les moins
  • Manque de punch des gunfights
  • Bestiaire un peu limité
  • Bande-son quelconque
  • Les pactes inutiles
Notation
Graphisme
16
20
Bande son
12
20
Jouabilité
17
20
Durée de vie
16
20
Scénario
12
20
Verdict
16
20

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