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TEST WRC Generations : un épilogue en apothéose pour Kylotonn ?

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Virage serré et route sinueuse... Un titre qui vaut le détour ou non ?

Déjà-vu

Alors que nous attendons tous WRC 11 pour cette fin d’année 2022, Kylotonn a pris tout le monde par surprise en annonçant WRC Generations. L’idée derrière ce changement de titre est de souligner la profonde transformation qui va s’opérer sur la licence officielle du Championnat du monde des rallyes. Jusqu'à présent entre les mains du studio parisien, WRC va changer de propriétaire en 2023, EA ayant récupéré les droits et confiant le projet aux équipes de Codemasters (DiRT Rally entre autres). Ce WRC Générations est donc le dernier épisode développé par le studio de Nacon... Un dernier tour de piste convaincant ?

Le visuel s’est lui aussi amélioré.

WRC Generations (3)Il faut tout de même saluer l’immense travail abattu par les équipes parisiennes. En effet, si la licence brillait au firmament à l’époque d’Evolution Studios, la série WRC a connu des heures sombres entre les mains de l’entité milanaise Milestone (plus connue pour ses innombrables jeux de motos). Récupérée en 2015 par Kylotonn avec WRC 5, la série aura lentement (forcément, avec un jeu annuel), mais sûrement remonté la pente, au point de redevenir un nom crédible lorsque nous parlons de simulation de pilotage. Avec son approche réaliste, mais qui s’autorise quelques raccourcis afin d’être toujours accessible au plus grand nombre, WRC est connu de la plupart des amateurs comme une licence qui permet de s’amuser avec une manette, là où un DiRT Rally est plus agréable avec un volant.

Pour ce dernier opus, le studio parisien a mis le paquet, surtout au niveau du contenu. Les développeurs annoncent 21 rallyes, soit 165 spéciales pour un total de plus de 720 km, les 49 équipes de la saison officielle 2022 (en Rally1, Rally2 et JWRC), mais également 37 voitures de légendes disponibles. Les amateurs de rallye vont pouvoir s’en donner à cœur joie avec la présence de plusieurs modèles mythiques dont des anciens (Lancia Fulvia, Alpine A110, Lancia Stratos), des membres du Groupe B (205 T16, Audi Quattro), du Groupe A (Lancia Delta HF Intergrale), tout un tas d’anciennes livrées WRC (Toyota Celica, Mitsubishi Lancer Evo, Subaru Impreza, Citroën Xsara, Ford Focus, etc.) et même une R-GT (la Porsche 911 de Delecour). L’avantage, c’est que chaque voiture à son feeling propre et son caractère moteur spécifique, l’occasion de remarquer que les terrifiants bolides du Groupe B de plus de 500 Ch sont en réalité très creux à bas régime, avant de faire patiner les roues sous un déluge de chevaux dans la seconde moitié du compte-tour.

WRC Generations (7)Néanmoins, malgré ce contenu pléthorique, nous retrouvons rapidement les limites habituelles des jeux de rallye. Nous pensons surtout aux spéciales qui se répètent beaucoup, surtout si vous avez joué aux précédents opus. D’ailleurs, nous vous déconseillons d’opter pour la durée « réaliste » puisque ce réglage qui rend les rallyes très longs va nous faire parcourir toutes les spéciales de très nombreuses fois, jusqu’à saturation. Exemple : sur le rallye de Croatie, nous allons ainsi passer pas moins de six fois au même endroit (le fameux terrain de foot que nous contournons), que ce soit dans un sens ou dans l’autre, avec des conditions lumineuses ou de météo différentes. Pourtant, nous nous consolons avec certaines spéciales revues, spécialement en Suède, où les autoroutes ont laissé place à des chemins tortueux bordés de congères de neige (sur lesquelles il est possible de s’appuyer). L'aspect visuel s’est lui aussi amélioré avec des graphismes plus que corrects. Les éclairages sont bien plus beaux, et la densité des décors a été revue à la hausse, ce qui offre des paysages toujours plus beaux. Toutefois, petite exception sur certains parcours, comme la Corse, où le rendu est totalement en retrait. Nous nous demandons même si ces tracés ne sont tout simplement pas des portages depuis d’anciens jeux, sans qu’un lifting visuel ait été apporté... Nous avons aussi remarqué quelques imperfections visuelles, comme du clipping dans les décors. Pour faire simple, c'est propre, mais cela ne va pas au-delà.

100 % pur jus

Niveau voitures, les progrès sont plus probants, surtout grâce à l’arrivée cette année de la catégorie Rally1 qui vient remplacer les anciennes WRC. Concrètement, les voitures ont droit à un kit aéro plus agressif, ainsi qu’à un système hybride de type KERS. En clair, quand nous freinons, nous rechargeons une batterie. Cette dernière est vidée par un moteur électrique fournissant un surcroît de couple à l’accélération, particulièrement en bas régimes, lorsque le turbo du moteur thermique n’est pas encore monté en pression. Cet ajout est assez sympathique dans la mesure où les relances à basse vitesse sont bien plus efficaces.

Fidèlement modélisés, les véhicules sont des copies conformes de ceux qui roulent actuellement en mondial.

WRC Generations (0)Ce système fait ainsi gagner beaucoup de temps sur le rallye de Monte-Carlo, en permettant à notre voiture de bondir entre deux épingles négociées au frein à main. Avant le départ de chaque spéciale, nous pouvons paramétrer le KERS pour avoir une restitution de puissance plus ou moins rapide, sachant que plus la puissance est grande, plus la batterie se vide rapidement, et plus la contrainte exercée sur les pneumatiques est grande. Fidèlement modélisés, les véhicules sont des copies conformes de ceux qui roulent actuellement en mondial.

Finalement le seul problème reste à trouver au niveau des sons moteurs, qui sont très inégaux. Là où la Ford Puma et la i20 ont des sons hyper riches, avec un moteur rauque qui hurle dans les tours, le tout souligné par les coups de feu de l’anti-lag, le sifflement du turbo et les bruits de la wastegate, la Toyota Yaris semble nettement en retrait. À son volant, nous n’entendons finalement que l’aspiration du turbo, ce qui nous donne l’impression d’être au volant d’un gros aspirateur. Nous retrouvons le même souci dans les catégories inférieures avec la convaincante Citroën C5 et une Skoda Fabia qui semble sortie de Gran Turismo. Heureusement, ceci ne gâche en rien les sensations de pilotage, même si ces dernières n’ont pas vraiment évolué depuis les opus précédents.

WRC Generations (6)Mis à part les Rally1 qui ont un feeling différent grâce au moteur électrique, les autres catégories et les anciennes semblent se comporter comme dans les opus précédents. Si vous faites une carrière complète, le passage dans la Ford Fiesta deux roues motrices et les Rally2 ne devraient pas vous déboussoler. Globalement, plus nous montons en catégorie, plus nous allons profiter de machines puissantes et qui tiennent bien le pavé, le pinacle étant la catégorie Rally1 avec leur gros appui aérodynamique, ce qui change tout à grande vitesse. Pour autant, entre toutes les voitures d’une même catégorie, les différences ne sont pas incroyables. Reste quelques bugs, notamment sur l’adhérence des pneus pluie asphalte qui offrent des performances moindres que les slicks soft, même lorsque la route est transformée en un véritable torrent par un orage.

Do you speak english?

C’est bien votre talent de pilote qui fait la différence en course, et l’attention portée aux notes du copilote. Ce dernier n’est d’ailleurs pas au-delà de tous reproches. Le système utilisé est la traditionnelle classification des virages de 1 à 6 (ce qui correspond en gros au rapport de boîte à utiliser) et quelques précisions sur la trajectoire. Sur ce dernier point, nous aurions aimé avoir des infos plus détaillées sur les virages que nous pouvons couper, et surtout sur les changements d’adhérence. D’ailleurs, la série se traîne toujours une différence de traitement entre hommes et femmes. Si vous voulez un homme dans le baquet de droite, toutes les langues sont disponibles, tandis que la lecture des notes est en anglais si vous voulez une voix féminine...

Au niveau des modes de jeu, nous retrouvons tous les classiques de la série, avec les courses rapides, le mode Carrière, le multi, les challenges et l’arrivée d’un mode League. Ce dernier nous permet de participer à des épreuves quotidiennes et hebdomadaires (en solo ou en équipe), et de nous mesurer aux autres. Ici, pas de retry et aucun moyen de quitter l’épreuve. Bref, tout comme en vrai, ce qui veut dire qu’il faut être rapide, mais sans commettre la moindre erreur. Le mode Saison nous met dans la peau d’un pilote, tandis que la Carrière rajoute une surcouche gestion assez convenue. Si vous avez mis les mains sur un jeu de la série F1 de Codemasters, vous verrez tout de suite de quoi il s’agit. Concrètement, nous devons gérer du personnel, faire évoluer notre équipe via un arbre de R&D, le tout sans exploser notre budget.

WRC Generations Trailer de lancement

WRC Generations est indubitablement un des meilleurs opus de la série WRC de Kylotonn. Mais pour autant, nous restons assez loin d’un épisode incroyable qui se détache de la série. Forcément, il faut se rappeler que le jeu est développé en quelques mois à peine et que la licence va échapper au studio, ce qui ne motive pas forcément à faire de gros investissements pour un jeu. En clair, si vous n’avez pas touché la licence depuis un moment, ou que vous êtes un fan absolu de la franchise, foncez sur ce Generations. Si vous n’êtes pas plus fan que ça et que vous possédez déjà WRC 10 par exemple, l’intérêt sera probablement plus limité, vu la redondance d’une très large partie du contenu.

Vous pouvez acheter WRC Generation sur Amazon à 39,99 €.

Les plus
  • Propre visuellement dans l'ensemble...
  • Les nouvelles Rally1 hybrides
  • La Suède, plus technique
  • Plus de voitures historiques
Les moins
  • ... sauf pour certains parcours
  • Manque de nouveautés
  • Encore pas mal de bugs
  • La voix féminine pour le copilote, en anglais uniquement
Notation
Graphismes
14
20
Bande-son
15
20
Jouabilité
16
20
Durée de vie
14
20
Verdict
15
20

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