
Ray-Ban Display : Meta franchit un cap avec ses premières lunettes connectée avec écran intégré
par Eric de BrocartMeta a dévoilé, à la Connect 2025, les Ray-Ban Display, ses premières lunettes avec écran intégré et Neural Band. Autonomie, prix et sortie en France début 2026.
Meta a profité du Connect 2025 pour lever le voile sur un produit qui marque une nouvelle étape dans sa stratégie. Après deux générations de lunettes connectées centrées sur l’audio et la capture, voici les Ray-Ban Display, les toutes premières à intégrer un véritable écran. Pour accompagner ce lancement, Meta propose aussi le Meta Neural Band, un bracelet inédit qui permet d’interagir avec les lunettes par de simples gestes. Le pack complet sera commercialisé début 2026 à partir de 799 dollars aux états-Unis et à uin prix encore inconnu chez nous.
Jusqu’ici, les modèles Ray-Ban Meta proposaient de filmer, de prendre des photos, de passer des appels ou d’utiliser l’assistant vocal. Désormais, l’expérience change d’échelle. Les lunettes affichent directement des informations dans le champ de vision de l’utilisateur, un tournant qui rapproche enfin le produit de ce que l’on imagine depuis des années lorsqu’on parle de lunettes intelligentes.
L’écran reste volontairement sobre. Il n’est visible que dans l’œil droit, légèrement décalé vers la droite, et couvre environ 20 degrés. Avec une luminosité annoncée à 5000 nits, il peut rester lisible même en plein soleil. La définition atteint 600 x 600 pixels, soit environ 42 pixels par degré, ce qui offre une finesse supérieure à certains produits concurrents. Ce n’est pas encore de la réalité augmentée au sens fort du terme, mais plutôt un HUD pensé pour donner des informations rapides et lisibles, sans détourner totalement de ce qui nous entoure.
Côté usages, Meta met en avant des fonctions du quotidien. On peut consulter ses notifications, voir s’afficher les réponses de Meta AI, recevoir un message, suivre un appel vidéo sur WhatsApp ou Messenger, ou encore utiliser la navigation piétonne avec des indications superposées dans le champ visuel. Les lunettes savent aussi traduire une conversation en direct et générer des sous-titres instantanés textuels, un atout pratique pour voyager ou pour l’accessibilité. Même la musique se pilote à l’écran, avec le titre en cours ou les playlists affichées discrètement.
Pour piloter tout cela, Meta introduit la Neural Band. Ce bracelet s’appuie sur la technologie sEMG, capable de capter les signaux musculaires du poignet. Un simple pincement des doigts ou une micro-contraction suffit à déclencher une action, sans avoir besoin de toucher les lunettes ni de sortir son téléphone. Le bracelet propose aussi un retour haptique pour signaler une notification. Meta annonce une autonomie d’environ 18 heures pour la Neural Band, contre six heures pour les lunettes. L’étui de charge inclus permet de prolonger l’expérience jusqu’à trente heures.
Visuellement, les Ray-Ban Display conservent le style qui a fait la force des modèles précédents. Deux tailles et deux coloris sont proposés, noir et sable, avec dans tous les cas des verres Transitions qui s’adaptent automatiquement à la lumière. Le poids atteint 69 grammes, plus élevé que celui des Ray-Ban Meta Gen 2, mais la silhouette générale reste suffisamment familière pour ne pas détonner en public. Les branches sont plus épaisses, forcément, mais l’ensemble conserve une allure proche d’une paire de lunettes classique.
Le lancement aura lieu dès le 30 septembre aux États-Unis, dans des enseignes comme Best Buy, LensCrafters, Verizon et les Ray-Ban Stores. L’Europe suivra début 2026, avec une arrivée confirmée en France, au Royaume-Uni, en Italie et au Canada dans le courant du premier trimestre. D’autres pays, dont le Brésil, l’Inde ou les Émirats Arabes Unis, devraient être servis plus tard dans l’année.
Les Ray-Ban Display représentent moins une révolution qu’une étape intermédiaire. Meta ne cherche pas encore à projeter des objets en 3D dans le champ de vision, mais à proposer un HUD simple et efficace qui ouvre la porte à des usages concrets. L’idée est claire : habituer les utilisateurs à porter des lunettes capables d’afficher des informations pratiques au quotidien. La Neural Band, avec son approche gestuelle discrète, renforce ce sentiment d’innovation pragmatique.
Reste à voir si le public suivra. L’autonomie modeste des lunettes, le poids plus élevé et le prix premium à 799 dollars pourraient limiter la diffusion au départ. Mais Meta joue sur le temps long. En introduisant peu à peu des fonctions visuelles dans un format familier, l’entreprise prépare le terrain à des modèles plus ambitieux. Pour ceux qui attendaient une première étape vers de vraies lunettes augmentées, les Ray-Ban Display pourraient bien être la transition idéale.