
Le cauchemar reprend, plus sombre, plus vicieux et surtout plus assumé. De quoi bien s’amuser ?
Survivre, réfléchir, recommencer
Le gameplay de Tormented Souls 2 assume fièrement ses inspirations old-school. Nous sommes ici dans du vrai survival-horror à l’ancienne, typé année 90-2000, celui où chaque balle compte et où le moindre bruit derrière une porte suffit à nous faire reconsidérer nos choix de vie. Caroline Walker manie ses armes avec une lenteur presque cérémoniale, mais c’est justement ce qui fait toute la tension. Le retour du fameux pistolet à clous est toujours aussi jouissif, même si son bruit métallique nous glace encore le sang, et quelques nouvelles armes viennent pimenter les affrontements. Les ennemis, eux, ne font pas dans la dentelle car ils sont imprévisibles, violents et souvent placés dans des couloirs trop étroits pour fuir dignement. Chaque rencontre devient un pari entre prudence et panique, un petit duel de nerfs où l’économie de munitions devient un art de vivre.
Une approche vieillotte assumée.
Ce qui surprend, c’est la manière dont la forme a peaufiné la gestion des ressources. Tout, absolument tout, est une question de choix. Faut-il utiliser une trousse de soin maintenant, ou risquer de mourir au prochain virage ? Faut-il tirer, fuir ou simplement allumer le briquet et espérer que les ténèbres nous laissent respirer ? Le titre n’hésite pas à punir la moindre erreur et oblige à une véritable discipline. Et comme si cela ne suffisait pas, la lumière devient littéralement une arme de survie ; rester trop longtemps dans l’obscurité, c’est la mort assurée. Le système du briquet, qui empêche de tirer pendant son utilisation, crée des moments d’angoisse pure où la moindre flamme devient une bénédiction.
Mais ce n’est pas qu’une production de gestion de panique. La prise en main s’enrichit d’un système d’énigmes brillamment pensé, où chaque objet trouvé peut servir plusieurs fois, parfois bien plus tard. Contrairement à de nombreux jeux du genre, ici les outils ne disparaissent pas après usage. Ils reviennent régulièrement, ajoutant une vraie cohérence à la progression. Certaines séquences jouent aussi avec la dualité des mondes, le nôtre et « l’Autre Côté ». où une action dans l’un influence directement l’autre. Cette mécanique, à la croisée de Silent Hill et The Medium, offre quelques-uns des meilleurs moments du jeu. C’est une expérience exigeante, parfois brutale, mais toujours gratifiante... Le genre de gameplay qui récompense la persévérance et la mémoire autant que le courage.
Et l’histoire dans tout cela ? Caroline Walker n’est plus la victime terrifiée du premier épisode. Plus assurée, plus déterminée, elle évolue dans une intrigue baignée d’occultisme et de symbolisme religieux. Le scénario part parfois dans tous les sens, mais c’est justement ce chaos narratif qui donne au jeu sa personnalité. Comptez une bonne quinzaine d’heures pour venir à bout de l’aventure, avec un mode difficile qui pousse vraiment à la rigueur. Pas d’assistanat, pas d’autosave, chaque décision compte, chaque économie de balle ou de bande de sauvegarde peut faire la différence. Une approche vieillotte assumée, presque courageuse à l’ère des checkpoints automatiques.
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