Test
The Falconeer

TEST de The Falconeer : de grosses ambitions pour un si petit faucon

par

The Falconeer : L’oiseau de proie cumule autant de défauts que de qualités.

Père Faucon, raconte-moi une histoire

Vous pouvez prendre la chose dans le sens que vous voulez : The Falconeer force le respect. Vous allez voir, ce shooter aérien ne manque pas de défauts, certains plombant assez lourdement le jeu, mais il faut reconnaître au titre une ambition démesurée. Cela ne devient impressionnant que lorsque nous savons que The Falconeer est le premier titre de Tomas Sala et que ce dernier l’a réalisé en solo. Chapeau l’artiste.

Nous acclamons The Falconeer pour ce qu’il est, à savoir l’œuvre d’un seul homme, mais le résultat nous souffle le chaud et le froid.

The Falconeer 2De cette performance, il se dégage avant tout un univers qui mérite notre attention. Comme nous vous le disions, le créateur du jeu a vu les choses en grand, littéralement. La Grande Ursée, qui sert d’environnement à l’intrigue, est un vaste océan sur lequel sont disséminées des îles plus ou moins grandes avec des villes dessus. C’est votre terrain de jeu ainsi qu’un lieu où des luttes de pouvoirs qui dépassent votre statut de fauconnier se déroulent. Une mine d’or pour qui aime s’attarder sur le lore. La tentative est assez magistrale pour un jeu de shoot qui s’arrête rarement sur des relations complexes entre les factions, comme le ferait un RPG. Le doublage intégral en français finit de nous convaincre que nous sommes face à un titre qui se prend au sérieux et qui voit les choses en grand, sans doute la plus grande qualité de The Falconeer.

Après, nous ne voulons pas vous vendre du rêve à la tonne. L’histoire, aussi travaillée soit-elle, peut très bien vous paraître oubliable. Le monde de The Falconeer est riche, mais sa découverte est bien trop fragmentée pour son propre bien. Nous passons par exemple la plupart de notre temps à aller de perchoir en perchoir pour accéder aux différents PNJ de la ville qui veulent bien nous raconter leur vie et celle du lieu-dit. Une manière de faire qui rend le titre un peu creux puisqu’il nous jette au visage des pavés entiers de texte pour mettre de l’enjeu à notre aventure, mais qui en même temps ne nous laisse pas apprécier la vie d’une ville en pleine activité. Une façon de faire qui se reflète forcément dans la jouabilité. À l’exception de deux ou trois fauconniers qui errent sans but, la Grande Ursée est dépourvue d’intérêts qui justifient la possibilité d’explorer librement les lieux. Seule la présence d’ennemis vient égayer le monde vide de The Falconeer et c’est bien pour cela que nous finissons par nous concentrer sur les missions sans trop tergiverser.

Un vol sans fin

Des erreurs formelles qui s’accompagnent malheureusement de quelques ratés plus embêtants sur le fond. Après deux heures de jeu, sur la quinzaine que peut offrir The Falconeer, nous nous rendons assez vite compte que le titre souffre d’une certaine répétitivité. Pour sa défense, difficile de faire de grosses originalités avec un shooter aérien, mais il faut reconnaître que le rythme « missions, accomplissement de l’objectif et retour à la base » est un peu trop plat. Il est en plus du reste assez nécessaire puisque, outre votre progression dans les différents chapitres du jeu, il vous permet d’obtenir des ressources qui sont nécessaires pour améliorer votre oiseau de guerre. Des augmentations qui sont quasi obligatoires vu la difficulté inégale du jeu qui varie du tout au tout selon les ennemis rencontrés.

Des dogfights simples et intenses.

The Falconeer 1La partie RPG que le jeu essaye de s’approprier tient en revanche assez bien la route. Tomas Sala n’a pas cherché à être révolutionnaire sur ce point. Le développeur a fait le job en agrémentant le tout d’une petite dose de quêtes annexes (pas plus passionnante que les missions principales) et de personnalisations qui font plaisir. Nous parlons de la montée en puissance de votre avatar plus que de la modification de son physique. Mentionnons également la possibilité de choisir votre historique de départ (mercenaire, ex-pirate, aventurier, etc.) ce qui change la répartition de vos compétences de base. Reste un problème en ce qui concerne vos actions avec le reste du monde : les permis. Sans eux, vous ne pourrez tout simplement pas interagir avec les PNJ du lieu qui les réclame. Encore une entrave à l’exploration qui vous force à rester à regret dans les clous. L’aspect RPG du jeu reste cela dit assez infime sur l’ensemble de l’expérience. Il faut davantage considérer cela comme un bonus qui ne vient à aucun moment vous détourner des combats aussi mitigés que le reste.

Nous touchons du doigt le cœur du jeu que nous aurions aimé percutant et épuré. Vous avez bien compris que tout n’est pas parfait avec les dogfights de The Falconeer, mais en vérité, le titre n’était pas loin de rendre une copie impeccable de ce point de vue. Il offre en tout cas des bases très solides à notre faucon qui se pilote avec beaucoup d’aisance. Les contrôles sont souples et l’interface assez claire pour nous permettre d’évoluer dans notre espace. La sensation de vitesse est quant à elle bien retranscrite et nous pouvons en dire tout autant de l’armement de notre rapace qui vous met bien dedans au moment de défourailler. La réussite de The Falconeer, c’est aussi d’avoir pondu un petit bestiaire qui nous permet d’affronter autre chose que d’autres fauconniers, mais aussi et surtout d’alterner régulièrement entre les menaces aériennes et maritimes. Entre un navire pirate et un dirigeable, c’est tout un monde de stratégies qui est à notre portée. Ce n’est d’ailleurs que dans ces moments-là que le titre perd son rythme pantouflard pour donner des dogfights simples et intenses.

Le drame de The Falconeer, c’est qu’il aurait pu s’arrêter là pour faire un jeu peu original, certes, mais efficace dans son genre. À la place, le titre tente sa chance avec des idées qu’il n’a pas su bien gérer. L’exemple le plus parlant est la tentative d’introduire un boost de vitesse, un incontournable dans un shooter aérien. Outre le fait que l’accélération se ressent à peine par rapport à la vitesse normale, le gros défaut du concept est que la jauge d’énergie utilisée dans le processus ne se recharge pas toute seule. Comment faire alors ? Eh bien, il faut effectuer un piqué pour cela. Vraiment une drôle d’idée qui empêche de piloter normalement en plein combat puisque nous nous retrouvons à plonger vers le sol toutes les deux secondes. Des approximations comme celle-là, il y en a une petite liste. Il faut par exemple mentionner la nécessité de passer dans une zone d’orage pour recharger l'arme. Attention cependant, cette dernière peut aussi se surcharger si vous y rester trop longtemps. À cela se rajoute un système de bombardement relativement imprécis, un verrouillage un peu capricieux et un étrange phénomène qui empêche l'oiseau de tenir une ligne droite. Autant de petits détails qui alourdissent maladroitement un gameplay qui est autrement plaisant.

The Falconeer

Nous acclamons The Falconeer pour ce qu’il est, à savoir l’œuvre d’un seul homme, mais le résultat nous souffle le chaud et le froid. D’un côté nous avons un univers complet friand de narration qui accompagne des dogfights simples et efficaces. De l’autre, c’est un monde vidé de toutes vies et dépourvu d’ambiance, mais aussi d’enjeu, qui se livre à nous. Idem pour les combats qui sont truffés de petites erreurs plombant le tout malgré une tentative hasardeuse de vouloir briller d’originalité. Remis dans son contexte, le travail de Tomas Sala est une performance, mais en dehors de ça, The Falconeer ne s’apprécie que pour ses batailles intenses, à condition de lui pardonner ses errances.

La Day One Edition Xbox One/Xbox Series X de The Falconeer est disponible sur Amazon à 41,36 €.

Les plus
  • Des dogfights intenses et efficaces…
  • Une grosse ambition narrative…
  • Une vaste carte à explorer
  • Batailles navales et aériennes réussies
  • Petite touche de RPG
Les moins
  • … ponctués d’idées mal exploitées
  • … qui se limite à un monde vide et des pavés de texte
  • Rythme de l’aventure mou
  • Difficulté mal calibrée
Notation
Graphisme
15
20
Bande son
14
20
Jouabilité
12
20
Durée de vie
12
20
Scénario
12
20
Verdict
12
20

Commenter 1 commentaire

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DplanetHD
J'ai pris ce TF à sa sortie, mais je ne l'avais jamais encore essayé...

C'est chose faite ce soir, et je suis quand même pas mal déçu, surtout avec la jouabilité que je trouve très mauvaise : je n'arrive pas vraiment à voler assez droit vers les objectifs pour les viser, et cela devient vraiment complètement chaotique...

J'ai eu beau inverser les commandes de caméra, cela a certes rendu le jeu plus jouable pour moi, mais en combat impossible de vraiment me diriger correctement (manette Elite sur PC)...
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