
Découvrez la beauté derrière l’atrocité dans ce nouveau chapitre terrifiant. Un bonheur !
Entre brume et fleurs sanglantes
Après plus de treize ans d’attente, la série Silent Hill refait surface avec un épisode inédit signé NeoBards et édité par Konami. Nous avons parcouru jusqu’au bout les brumes d’Ebisugaoka, cette petite ville japonaise, dans les années 60, qui bascule dans le cauchemar, aux côtés de Hinako Shimizu. Entre exploration, énigmes retorses, combats au corps-à-corps et ambiance poisseuse à souhait, Silent Hill f réussit à mêler traditions locales, folklore dérangeant et horreur psychologique. Mais derrière cette nouvelle mue se cachent aussi des aspérités qu’il est impossible d’ignorer. Bref, nous avons achevé la bête, il est temps de vous en parler.
Une réussite artistique.
Parlons peu, parlons bien, commençons avec les graphismes. Par ailleurs, et avant toute chose, Silent Hill f propose deux modes visuels. Le mode Qualité met en avant des textures fines, une meilleure netteté et des effets de lumière plus travaillés. C’est là que les environnements révèlent toute leur puissance visuelle, chaque pétale écarlate contrastant avec le bois sombre ou les lanternes vacillantes. Le mode Performance, quant à lui, privilégie la fluidité avec un 60 fps stable, mais l’image perd en définition et donne un rendu plus flou. La différence est notable, et chacun doit choisir entre confort et immersion. De notre côté, nous avons succombé pourQualité, les 30 images par seconde ne nous ont pas dérangé durant les phases intenses.
Ensuite, n’ayons pas peur des mots, mais les graphismes de ce nouvel opus sont sans doute ce qui frappe en premier... Rarement la série n’aura semblé aussi envoûtante et dérangeante à la fois. Les développeurs ont su jouer avec le contraste entre la beauté et l’horreur en utilisant un motif récurrent : les fleurs rouges. Ces corolles vénéneuses envahissent les murs, les sols et même les corps, transformant les environnements en véritables tableaux macabres. Chaque décor semble à la fois vivant et en décomposition, comme si la nature elle-même se rebellait pour étouffer les habitants d’Ebisugaoka.
L’architecture des années 60 est superbement retranscrite. Petites ruelles japonaises, maisons traditionnelles en bois, sanctuaires et écoles abandonnées créent un sentiment d’authenticité saisissant. La brume, marque de fabrique de la licence, se densifie ou s’efface selon les situations, masquant toujours quelque chose de menaçant au loin. Dans ses meilleurs moments, le jeu transforme chaque couloir en une peinture cauchemardesque, où la lumière semble se battre pour percer les ombres. Bien sûr, tout n’est pas parfait. Le moteur graphique montre parfois ses limites, notamment dans certaines animations de PNJ qui paraissent raides ou datées.
Nous avons noté aussi un léger clipping, avec des textures ou des éléments qui apparaissent un peu trop brusquement dans le décor. Certaines zones moins travaillées, comme les intérieurs secondaires ou les couloirs répétitifs, manquent de personnalité et cassent un peu la magie instaurée par les environnements majeurs. Dans un titre qui mise autant sur son esthétique, ces écarts se remarquent immédiatement. Malgré ces petites faiblesses, la direction artistique reste suffisamment marquante pour sublimer le tout. Même dans ses défauts, Silent Hill f ne perd jamais de vue son ambition, à savoir faire de l’horreur quelque chose de fascinant à contempler. Une réussite artistique qui permet de pardonner certaines faiblesses techniques.
Commenter 2 commentaires
Ce changement de ville va faire du bien. Les silent hill m'ennuie un peu.