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Pimax Crystal : nous avons pu tester le casque hybride haut de gamme de Pimax et la déception est au rendez-vous...

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Source: Pimax

Pimax est de retour dans la course en annonçant du jamais vu sur le marché. Belle annonce, mais bon...mportant;height:2px!important;" referrerpolicy=no-referrer>mportant;height:2px!important;" referrerpolicy=no-referrer>

« Se rendre où personne n'est encore jamais allé », tel est la devise de Pimax. Mais si personne n'y est encore allé, c'est peut-être pour une bonne raison. Et cette dernière, vous allez la découvrir ! Après vous avoir annoncé la Pimax Portal (console hybride VR), nous vous faisons ici le tour complet du Pimax Crystal, un casque hybride (autonome/PC VR) haut de gamme.

Le nouveau casque de la firme risque de vous surprendre, dans le bon et le mauvais sens du terme. À commencer par son prix, pas moins de 2 000 € (taxes diverses incluses) seront nécessaires à l'obtention du casque. Celui-ci fut d'ailleurs disponible à l'essai lors du Pimax Tour qui se tenait à Berlin (et qui se finira au CES de Las Vegas). C'est à cette occasion que nous avons pu obtenir un retour complet (merci à Ricardo d'avoir fait le déplacement) et il est loin d'être élogieux, démontrant que la firme n'a toujours pas comblé ses lacunes.

Une partie hardware soignée et convaincante, mais une partie software qui n'en est clairement pas au même niveau, voici le défaut principal de l'entreprise chinoise. 

Sur le salon qui se tenait à Berlin, nous avions un informateur, Ricardo (instructeur de vol), qui a pu tester les deux machines (Pimax Portal et Crystal). La partie VR de la Pimax Portal n'a pas pu être testée (faute de bugs) et le jeu Project CARS 2 n'a jamais pu démarrer sur le Pimax Crystal, un très mauvais signe, d'autant plus que le casque doit sortir le mois prochain ! Cette mauvaise expérience a conduit d'ailleurs bon nombre de personnes (nous compris) à annuler leurs précommandes.

Mais qu'est-ce qui peut donc bien provoquer cette déception ? Les caractéristiques techniques sont pourtant à première vue censées nous en mettre plein la vue et susciter l'acte d'achat :

Pimax Crystal Specs

Mais à première vue seulement, vous comprendrez assez rapidement à travers notre analyse ce qui cloche vraiment dans la conception même de ce casque « haut de gamme ».

Technologie des dalles, définition, IPD, PPD et fréquence

Optical Breakthrough Advanced Display

Là où le casque impressionne, c'est autant pour la technologie des dalles que la définition monstre de ces dernières. À l'instar du PSVR 2 et son écran OLED, celles qui équiperont ce Pimax Crystal seront en QLED + Mini LED et HDR, hélas et possiblement avec des lentilles de Fresnel. Dites bonjour aux noirs profonds et aux couleurs chatoyantes.

Quant à la définition, c'est un record puisqu'il s'agit ni plus ni moins de 5760×2880 pixels. Si vous souhaitez jouer à Half-Life: Alyx à cette définition, votre GTX 970 ne suffira pas ! Blague à part, nous sommes à la fois impressionnés et consternés compte tenu de la puissance du PC qu'il vous faudra pour afficher correctement l'ensemble.

Le FOV est un peu plus grand que ce que fait la concurrence, mais cela ne surprend guère, l'entreprise ayant en partie construit sa réputation sur ce seul critère. Sans égaler ceux d'un Pimax 4K, 8K voire 12K, celui-ci va un peu plus loin que la concurrence en proposant d'aller chercher les 120° à 140° de FOV, et ce selon les lentilles que vous utiliserez (à l'instar de la Pimax Portal, un jeu de deux lentilles est inclus).

L'IPD est ajusté automatiquement à l'instar du Meta Quest Pro (merci l'Eye Tracking). Malheureusement, celui-ci ne commence pas par du 56 mm, comme ce fut le cas du Quest 1 à son époque, mais démarre à 57 mm. Par contre, le Pimax Crystal se permet d'aller plus loin sur le dernier cran, positionnant celui-ci jusqu'à 71 mm (contre 68 mm sur Meta Quest 2).

Le PDD (densité de pixels par degrés) va de 35° à 42° selon le jeu de lentilles utilisé. À titre de comparaison, le Meta Quest 2 est à 20,5°, ce qui range d'emblée le Pimax Crystal dans la catégorie des casques dotés d'une grande finesse d'image, à côté du Varjo Aero et du Pimax 12K.

Dernier élément et pas des moindres : la fréquence d'affichage, allant de 144 Hz à 160 Hz. Nous sommes consternés par ce choix ! Bien que lesdites fréquences devraient avoir une véritable influence sur la cinétose, elles impacteront aussi sans doute grandement les performances du casque, que ce soit en autonome comme en PC VR. Nous l'avions déjà compris par le passé, les développeurs de contenu sur les Meta Quest se sont longtemps enorgueillis de pouvoir proposer des jeux en 120 Hz, présentant cela comme une révolution. Mais ce que le grand public ne sait pas, c'est que les développeurs doivent baisser la résolution ou rogner fortement sur la durée de vie de la batterie pour y parvenir. Et quand bien même ils n'auraient pas besoin de le faire, ne vaut-il mieux pas avoir de meilleurs graphismes directement perceptibles qu'une fluidité qui ne l'est majoritairement pas ?

CPU, RAM et stockage

Omni All in One

Le CPU (Snapdragon XR 2 Gen 1) est exactement le même que sur Meta Quest 2 et c'est plutôt préoccupant compte tenu de la définition de l'appareil. Sur le casque grand public de Meta, les derniers jeux récemment sortis sont déjà en dessous de la définition de base (1440×1584 pixels), qui est elle-même en dessous de la définition totale des deux écrans (3664×1920 pixels). C'est consternant...

Les applications et jeux autonomes du casque seront probablement des expériences simplistes au possible, et s'il s'agit de portages de jeux déjà existants, l'aliasing et le flou risquent de devenir vos meilleurs alliés. La RAM est de 12 Go, choix pertinent sur des applications dédiées à la productivité, car profitant réellement de la définition du casque sans être énergivore pour le CPU ; côté jeu vidéo (autonome/PC VR), c'est tout bonnement inutile. Le stockage quant à lui répond aux standards de l'industrie, Pimax proposant deux versions : 128 et 256 Go.

Vous l'aurez compris, le choix du CPU n'est pas des plus judicieux pour de l'autonome, à moins que ce dernier ne soit destiné qu'à des applications de visionnage de séries/films ou lié à la productivité. Quant au PC VR, l'utilisation du CPU est nettement plus convaincante, notamment pour le décodage du flux que vous enverra votre PC. Ce dernier devra, nous ne le répéterons jamais assez, être assez puissant pour soutenir la définition du casque.

Contrôleurs, connectivité et accessoires


Stand alone Mode

Ledisposen casque dispose d'une batterie amovible de 6 000 mAh qui peut être retirée et remplacée en cours de jeu. Si vous en avez plusieurs et que vous appréciez le sans fil, vous ne pourrez donc jamais être coupé totalement de votre longue session de jeu, un très bon point ! Aucune information sur la durée de ladite batterie, mais nous pouvons vous assurer qu'au vu des caractéristiques du casque, celle-ci ne pourra pas égaler celle du Meta Quest 2.

Nous avons deux enceintes sur chaque côté du casque nous permettant de profiter de nos sessions sans mettre d'écouteurs. Et pour ceux qui préféraient cette option, une prise Jack 3.5 est prévue, comme dans la plupart des autres casques (sauf le PICO 4). Côté Bluetooth, nous sommes en 5.1 et non pas en 5.2, ce qui est surprenant compte tenu du fait que Pimax aime habituellement bomber le torse en proposant toujours plus ou toujours mieux. En revanche côté sans fil, nous avons du Wi-Fi 6E, ce qui vous permettra une meilleure expérience PC VR (et d'autant plus pertinent vis-à-vis des ressources importantes demandées).

Grosse surprise, il sera possible d'insérer au casque un module de carte SIM vous permettant d'obtenir la 4G ou 5G voire 6G, ce qui donnerait, sur le très long terme, et si votre PC dispose d'une connexion fibrée, la possibilité de jouer n'importe où !

Au niveau des accessoires ou autres modules, vous pouvez bien évidemment implanter à votre PC une clé WiGID permettant d'améliorer considérablement votre Wi-Fi, vous pourrez remplacer vos covers et implémenter tous les modules se terminant en « ing » : Face Tracking, Body Tracking et Hand Tracking. L'Eye Tracking quant à lui est directement intégré au casque et c'est très rassurant ! Compte tenu des ressources demandées, ce dispositif pourrait grandement les alléger, notamment en profitant du rendu fovéal, qui permet d'afficher en haute définition uniquement l'endroit où vos yeux regardent (profitant ainsi de mettre en basse définition le reste). Reste à savoir si cela sera suffisant, le point faible de Pimax étant la partie logiciel.

Conclusion 

Qu'en conclure ? Les bonnes idées chassent les mauvaises et vice-versa, à commencer par la définition du casque, bien trop exigeante pour nos PC gamers. À quoi cela sert-il d'approcher nos casques de la 8K si nos RTX 3090 Ti n'arrivent même pas, sur certains titres et à faible définition, de mettre tout en UltraPourquoi avoir décidé d'y intégrer une puce vieille de 2 ans tout en augmentant la définition et en multipliant les systèmes de tracking

Nous avons réellement l'impression de suivre la hype des tablettes chinoises des années 2010. Pour rappel, lesdites tablettes avaient comme promesse d'être beaucoup moins chères que les tablettes vendues en grande surface tout en étant des monstres de performances. Sauf que vous l'aurez deviné, une telle puissance faisait que votre batterie durait entre 15 et 30 minutes, rendant l'objet inutilisable. À ceci s'ajoutaient de nombreux bugs et accrocs sur les ROM Android et donc, vous l'aurez compris, sur la partie software.

Les appareils n'avaient aucun suivi ni mise à jour, ils étaient fabriqués non pas pour être utilisés, mais pour être vendus, à grands coups de benchmarks spectaculaires.

Pimax nous semble donc emprunter ce chemin, des spécificités hardware incroyables (fortement appuyées côté écran), mais un software et une batterie qui seront sûrement à la ramasse. 6 000 mAh n'est pas une information en soi, ce qui l'est, c'est de connaître sa durée de vie sur un produit bien défini, autrement dit, mettez une batterie de 6 000 mAh sur un Nokia 3310 et sur un casque VR haut de gamme et vous n'obtiendrez pas le même résultat.

Là où la Pimax Portal avait de vrais atouts et une véritable proposition, le Pimax Crystal se contente donc d'être une Lamborghini avec un moteur de 4L ou la façade bien décorée d'un appartement miteux.

Alors oui, à l'essai, ce casque pourrait nous surprendre, mais il pourrait bien plus facilement nous décevoir que nous enthousiasmer, d'abord par ses caractéristiques techniques, assez bancales et peu équilibrées, et avant tout parce que les retours sont globalement mauvais.

Le test du Pimax Crystal par Ricardo nous l'a montré, en testant Flight Simulator, le cockpit paraissait net et l'extérieur flou. Mais ce n'est pas surprenant ! Le jeu en flat 4K, avec une RTX 3090 Ti et un Ryzen 9 5950x peine à tenir les 50 fps en Ultra, alors lui demander de tout afficher en VR, qui plus est sur une dalle s'approchant des 8K, est impossible. Des concessions ont dû être faites, notamment sur la définition !

Lorsque nous rognons sur la définition, si nous nous collons le nez sur des objets proches ou que nous nous situons dans des endroits exigus, la différence ne saute pas aux yeux. En revanche, lorsqu'il s'agit d'aller visiter le monde extérieur, tout parait flou et aliasé.

Êtes-vous prêt à claquer 2 000 € pour un rendu aliasé et pas net ? Faites-le-nous savoir dans les commentaires.

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