Deux lames forgées dans les ténèbres

Pour survivre aux dangers de cette époque tumultueuse, c’est un équipement finalement assez « léger » dont disposent Naoe et Yasuke, qui leur est spécifique puisque nous avons pour la première fois droit à deux protagonistes aux styles de jeu réellement différents et complémentaires, permettant d’aborder les situations comme bon nous semble, à quelques exceptions près. Non, nous n’avons pas oublié Syndicate, mais les différences entre Jacob et Evie étaient assez subtiles en comparaison. Ainsi, Naoe représente parfaitement cette fantaisie d'incarner un Assassin au Japon par sa formation de shinobi et donc tout ce qui caractérise la licence jusqu’à maintenant, faite pour rester dans l’ombre et s’infiltrer, sans pour autant se laisser malmener au combat. Yasuke est tout son contraire, une force de la nature qui ne passe pas inaperçue et avec qui il n’y a pas de mal à s’introduire dans une forteresse par la grande porte, quitte à la défoncer, pour massacrer la moindre forme de résistance jusqu’à notre cible. Leur excellente complémentarité et les deux styles de jeu qu’ils proposent font qu’il est difficile de se lasser du gameplay, rendu abordable par le choix de la difficulté (Histoire, Accessible, Normal et Expert). Même avec celle par défaut, nous ne comptons plus le nombre de Désynchronisations en étant un peu trop confiants lors de certains affrontements. Il faut dire qu’au départ, nos personnages sont relativement faibles sans les nombreux atouts à débloquer pour en faire des machines de guerre.

Deux protagonistes aux styles de jeu complémentaires.

Tous les deux ont accès à six arbres de Maîtrise reflétant qui ils sont. Pour Naoe, nous retrouvons son double statut de shinobi et Assassin, toute une catégorie pour ses outils et les trois armes qu’elle manie, à savoir le katana, le tantō (un petit sabre) et le kusarigama (faucille attachée à une chaîne), soit de quoi couvrir différentes distances lors des affrontements. Quant à Yasuke, outre sa dimension de samouraï, nous pouvons le voir comme un maître d’armes polyvalent, disposant de base d’un katana long, mais aussi capable de se servir d’un kanabō (notre chouchou), d’une naginata (arme d’hast), d’un arc et la version localement améliorée de l’arquebuse nommée teppō. Il y en a pour tous les goûts. Personnellement, nous trouvons les armes à distance bien trop lentes et peu efficaces, bien qu’elles aient des améliorations tout de même intéressantes pour les rendre viables.

Si l’XP sert à grimper en niveau, un autre système a été mis en place pour ces Maîtrises, jouant sur deux tableaux. Les Passifs et Aptitudes à équiper ne peuvent être débloqués qu’en ayant atteint un certain Rang de connaissance, dont les points s’obtiennent en terminant des activités optionnelles, assez liées à l’exploration. C’est une manière naturelle pour nous impliquer et nous n’avons ressenti aucun heurt dans notre progression, surtout que tout est partagé entre Naoe et Yasuke. À cela s’ajoutent les Points de maîtrise obtenus en remplissant des objectifs et grimpant de niveau. C’est surtout eux qui limitent le déblocage des capacités et nous sommes encore loin d’avoir tout obtenu. D’ailleurs, il y en a qui sont verrouillées derrière la progression. Pour ne pas bloquer les joueurs regrettant leurs décisions, les développeurs ont ajouté une option pour réinitialiser un arbre et récupérer les points dépensés. Pouvoir le faire au cas par cas aurait sans doute été mieux, mais vu les rares fois où cela nous a servi, cela n’a pas été embêtant. Si l’écran servant à leur gestion est initialement propre au protagoniste incarné, il devient par la suite possible d’accéder à l’autre d’une simple pression du stick droit. Mais ce n’est pas tout. Investir des points dans un arbre augmente le niveau de Maîtrise de ce dernier sur huit rangs, ayant pour conséquence d’améliorer les dégâts de l’arme en question, notre santé, la chance de récupérer un outil utilisé ou la génération d’Adrénaline. Se spécialiser n’est donc pas une mauvaise idée et les effets se ressentent vraiment. Et si vous en voulez encore plus, les Rangs de connaissance 6, 7 et 8 débloquent chacun cinq compétences passives ayant vingt niveaux chacune, offrant là aussi des bonus de statistiques en échange de Points de maîtrise. C’est clairement du endgame. Bon courage aux complétionnistes qui voudront tout maximiser !

Pour en revenir à l’équipement, deux emplacements d’arme sont disponibles, il faut donc faire des choix, voire aucun puisqu’il est possible de combattre à mains nues, bien que ce ne soit vraiment pas efficace. Par exemple, le double assassinat de Naoe requiert un tantō. Oublier que nous l’avons remplacé par un kusarigama fraichement obtenu tout en se jetant sur deux cibles a de quoi ruiner un plan bien préparé ! Outre des capuches, ses couvre-chefs prennent la forme de chapeaux, bandeaux façon Naruto et même des masques d’onryō. Ses armures légères sont également assez variées, dont de beaux kosode joliment ornés et évidemment quelques tenues d’Assassin. Nous retrouvons aussi une Babiole accrochée à la ceinture et procurant des hausses de statistiques. De son côté, Yasuke se pare de casques de samouraï très voyants, foulards, masques faciaux et différents types de kasa. Ses armures ne manquent quant à elles pas d’élégance et il porte à la taille une amulette. Avec tout ça, il y a de quoi avoir de sacrés looks qui ne feraient pas tache dans Mortal Kombat !

Tout cela, c’est du loot offert en récompense, obtenu dans des coffres, voire acheté, avec différentes raretés comme nous en avons l’habitude et un niveau qu’il faut avoir atteint pour les équiper. Certaines pièces sont uniques, d’autres finissent par apparaître en de multiples exemplaires, ce qui n’est pas dérangeant. Indépendamment des statistiques et gravures ajoutant jusqu’à deux effets additionnels, un système de personnalisation visuelle sert à attribuer une apparence déjà débloquée afin de toujours avoir la classe. Elle est d’ailleurs assez poussée pour les armes et fait honneur au travail d’orfèvre effectué sur leurs apparences. Il est par exemple possible de modifier indépendamment la lame, la poignée, la garde et le saya (fourreau) de notre katana, ce qui est aussi valable pour les pièces de nos autres joujoux. Celles jugées inutiles ont deux destins qui les attendent, être vendues ou démantelées en Sable ferrugineux. Si la dimension light RPG n’est pas votre tasse de thé, rien ne vous oblige à utiliser activement le système de gravures, qui propose de très nombreux effets, certains vendus par des marchands, d’autres faisant office de récompenses. Les joueurs recherchant plus de profondeur dans le système de combat en auront assurément pour leur argent.

Alexandre SAMSON (Omega Law) Rédacteur
Accro à Assassin's Creed et Destiny, grand amateur de RPG et passionné d'expériences vidéoludiques en général. Lecteur de comics (DC) et de divers mangas (One Piece !). Chimiste de formation et Whovian dans l'âme.
Me suivre :